01
02165
brûler la maison de son voisin.
03Rarement, une ou deux fois par an, j'ai une soirée complète
04 d'imbécile, qui se dévide
rêves argentifères – pendant quelques
05 heures je suis riche de tout les possible et j'agis – en songe – comme
06 un banquier.
07Mais il faut – et c'est l'excuse – que pour être ainsi j'ai été
08 les jours précédent fort malheureux en esthétique ou
09 en travail ou en vie
10Dimanche matin j'entre dans l'enceinte encorbellée d'une palissade verte
11 de ce qui est l'Été le Jardin de Paris. C'est solitaire et automnale
12 une partie du terrain est complètement couverte de feuilles jaunes,
13 qui çà et là s'amoncèlent
en tas par les soins des balayeurs, le
14 moindre vent en détache encore de ces feuilles, une palme entière
15 de maronnier choit lourdement, d'autres pétioles sèches et dures, font
16 un petit bruit mincement métallique, en heurtant l'angle de quelque
17 kiosque. Ces feuilles déchues qui ont l'air d'être en zinc rouillés sont
18 bien celles que doit effeuiller l'automne de ce lieu factice, où en été
19 les
arbres en la lumière des gaz ont l'air artificiels, gommés et peints.
20 Parfois sur les pelouses un oiseau siffle et s'envole ou se pose à quelque
21
branche, tout petit et délicat sur le ciel d'un azur gris où se diffuse
22 une lumière pâle qui est
comme l'ombre du soleil
165
brûler la maison de son voisin.
Rarement, une ou deux fois par an, j'ai une soirée complète d'imbécile, qui se dévide en rêves argentifères – pendant quelques heures je suis riche de tous les possibles et j'agis – en songe – comme un banquier.
Mais il faut – et c'est l'excuse – que pour être ainsi j'ai été les jours précédents fort malheureux en esthétique ou en travail ou en vie.
Dimanche matin, j'entre dans l'enceinte encorbellée d'une palissade verte de ce qui est, l'été, le Jardin de Paris. C'est solitaire et automnal ; une partie du terrain est complètement couverte de feuilles jaunes, qui çà et là s'amoncèlent en tas par les soins des balayeurs ; le moindre vent en détache encore, de ces feuilles ; une palme entière de marronnier choit lourdement ; d'autres pétioles, sèches et dures, font un petit bruit mincement métallique, en heurtant l'angle de quelque kiosque. Ces feuilles déchues qui ont l'air d'être en zinc rouillé sont bien celles que doit effeuiller l'automne de ce lieu factice, où en été les arbres en la lumière des gaz ont l'air artificiels, gommés et peints. Parfois, sur les pelouses, un oiseau siffle et s'envole ou se pose à quelque branche, tout petit et délicat sur le ciel d'un azur gris où se diffuse une lumière pâle qui est comme l'ombre du soleil.
01
02165
brûler la maison de son voisin.
03Rarement, une ou deux fois par an, j'ai une soirée complète
04 d'imbécile, qui se dévide
rêves argentifères – pendant quelques
05 heures je suis riche de tout les possible et j'agis – en songe – comme
06 un banquier.
07Mais il faut – et c'est l'excuse – que pour être ainsi j'ai été
08 les jours précédent fort malheureux en esthétique ou
09 en travail ou en vie
10Dimanche matin j'entre dans l'enceinte encorbellée d'une palissade verte
11 de ce qui est l'Été le Jardin de Paris. C'est solitaire et automnale
12 une partie du terrain est complètement couverte de feuilles jaunes,
13 qui çà et là s'amoncèlent
en tas par les soins des balayeurs, le
14 moindre vent en détache encore de ces feuilles, une palme entière
15 de maronnier choit lourdement, d'autres pétioles sèches et dures, font
16 un petit bruit mincement métallique, en heurtant l'angle de quelque
17 kiosque. Ces feuilles déchues qui ont l'air d'être en zinc rouillés sont
18 bien celles que doit effeuiller l'automne de ce lieu factice, où en été
19 les
arbres en la lumière des gaz ont l'air artificiels, gommés et peints.
20 Parfois sur les pelouses un oiseau siffle et s'envole ou se pose à quelque
21
branche, tout petit et délicat sur le ciel d'un azur gris où se diffuse
22 une lumière pâle qui est
comme l'ombre du soleil
165
brûler la maison de son voisin.
Rarement, une ou deux fois par an, j'ai une soirée complète d'imbécile, qui se dévide en rêves argentifères – pendant quelques heures je suis riche de tous les possibles et j'agis – en songe – comme un banquier.
Mais il faut – et c'est l'excuse – que pour être ainsi j'ai été les jours précédents fort malheureux en esthétique ou en travail ou en vie.
Dimanche matin, j'entre dans l'enceinte encorbellée d'une palissade verte de ce qui est, l'été, le Jardin de Paris. C'est solitaire et automnal ; une partie du terrain est complètement couverte de feuilles jaunes, qui çà et là s'amoncèlent en tas par les soins des balayeurs ; le moindre vent en détache encore, de ces feuilles ; une palme entière de marronnier choit lourdement ; d'autres pétioles, sèches et dures, font un petit bruit mincement métallique, en heurtant l'angle de quelque kiosque. Ces feuilles déchues qui ont l'air d'être en zinc rouillé sont bien celles que doit effeuiller l'automne de ce lieu factice, où en été les arbres en la lumière des gaz ont l'air artificiels, gommés et peints. Parfois, sur les pelouses, un oiseau siffle et s'envole ou se pose à quelque branche, tout petit et délicat sur le ciel d'un azur gris où se diffuse une lumière pâle qui est comme l'ombre du soleil.