01
02122v
– Voudriez-vous nous promener au Luxembourg un instant –
03 Le jardin est est clair de soleil, et tout embrumé aux branches d'une
04 verdure naissante, d'un printemps qui bourgeonne en pointes
05 d'asperges – M. de Banville – il s'appuie à mon bras – qui éprouve
06 le besoin de dire une bêtise l'a nommé le "paradis du Monde" ce qui
07 ne l'empêche pas d'être un fort agréable jardin – oui à cette
08 époque... – et surtout en Automne.... – ah quand les
09 arbres ont une chevelure de blonde – qui se teint
ajoute-il –
10 et déteint, ai-je répondu – comme toutes les blondes qui se teignent –
11 Il est
encore fort passable reprend-il en Automne, quand
12 il est vide des étudiants et des prostituées qu'il y convient
13 On y fait connaissance de bêtes charmantes qui vous
14 attendent pour leur payer des gâteaux....
15 C'est effrayant.. le nombre des roumains et autres qui viennent
16 étudier nos lois et prendre des idées d'économie politique...
17 Le long des balustres de la terrasse sur des pliants et des chaises
18 une lignée de mamans font de la tapisserie
19
Étonnantes en hures de bourgeoises – dit Tailhade – Oui
20 elles ont bien compris leur rôle et viennent en mascarons
21 complaisants compléter la nudité des pierres –
22 Et elles ne jurent
pas avec les reines de France qui leur
23
122v
"Voudriez-vous nous promener au Luxembourg un instant ?
Le jardin est est clair de soleil, et tout embrumé aux branches d'une verdure naissante, d'un printemps qui bourgeonne en pointes
d'asperges – M. de Banville – il s'appuie à mon bras – qui éprouve le besoin de dire une bêtise, l'a nommé le "paradis du Monde", ce qui ne l'empêche pas d'être un fort agréable jardin. – Oui, à cette époque... – et surtout en Automne.... – ah quand les arbres ont une chevelure de blonde – qui se teint,
ajoute-t-il – et déteint, ai-je répondu – comme toutes les blondes qui se teignent – Il est
encore fort passable, reprend-il, en Automne, quand il est vide des étudiants et des prostituées qu'il y convie.
On y fait connaissance de bêtes charmantes qui vous attendent pour leur payer des gâteaux.... C'est effrayant.. le nombre des Roumains et autres qui viennent étudier nos lois et prendre des idées d'économie politique..."
Le long des balustres de la terrasse, sur des pliants et des chaises,
une lignée de mamans font de la tapisserie.
"Étonnantes en hures de bourgeoises, dit Tailhade – Oui, elles ont bien compris leur rôle et viennent en mascarons complaisants compléter la nudité des pierres – Et elles ne jurent
pas avec les reines de France qui leur
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– Voudriez-vous nous promener au Luxembourg un instant –
03 Le jardin est est clair de soleil, et tout embrumé aux branches d'une
04 verdure naissante, d'un printemps qui bourgeonne en pointes
05 d'asperges – M. de Banville – il s'appuie à mon bras – qui éprouve
06 le besoin de dire une bêtise l'a nommé le "paradis du Monde" ce qui
07 ne l'empêche pas d'être un fort agréable jardin – oui à cette
08 époque... – et surtout en Automne.... – ah quand les
09 arbres ont une chevelure de blonde – qui se teint
ajoute-il –
10 et déteint, ai-je répondu – comme toutes les blondes qui se teignent –
11 Il est
encore fort passable reprend-il en Automne, quand
12 il est vide des étudiants et des prostituées qu'il y convient
13 On y fait connaissance de bêtes charmantes qui vous
14 attendent pour leur payer des gâteaux....
15 C'est effrayant.. le nombre des roumains et autres qui viennent
16 étudier nos lois et prendre des idées d'économie politique...
17 Le long des balustres de la terrasse sur des pliants et des chaises
18 une lignée de mamans font de la tapisserie
19
Étonnantes en hures de bourgeoises – dit Tailhade – Oui
20 elles ont bien compris leur rôle et viennent en mascarons
21 complaisants compléter la nudité des pierres –
22 Et elles ne jurent
pas avec les reines de France qui leur
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"Voudriez-vous nous promener au Luxembourg un instant ?
Le jardin est est clair de soleil, et tout embrumé aux branches d'une verdure naissante, d'un printemps qui bourgeonne en pointes
d'asperges – M. de Banville – il s'appuie à mon bras – qui éprouve le besoin de dire une bêtise, l'a nommé le "paradis du Monde", ce qui ne l'empêche pas d'être un fort agréable jardin. – Oui, à cette époque... – et surtout en Automne.... – ah quand les arbres ont une chevelure de blonde – qui se teint,
ajoute-t-il – et déteint, ai-je répondu – comme toutes les blondes qui se teignent – Il est
encore fort passable, reprend-il, en Automne, quand il est vide des étudiants et des prostituées qu'il y convie.
On y fait connaissance de bêtes charmantes qui vous attendent pour leur payer des gâteaux.... C'est effrayant.. le nombre des Roumains et autres qui viennent étudier nos lois et prendre des idées d'économie politique..."
Le long des balustres de la terrasse, sur des pliants et des chaises,
une lignée de mamans font de la tapisserie.
"Étonnantes en hures de bourgeoises, dit Tailhade – Oui, elles ont bien compris leur rôle et viennent en mascarons complaisants compléter la nudité des pierres – Et elles ne jurent
pas avec les reines de France qui leur