02Ne rêves-tu pas à ces jardins, pamés entre les murs éblouissants, et
03 étincelants des cristallisations microscopiques des plâtres et des
pierres,
04 où la terre se fend au midi, dans l'affadissement des ramures, frippées et
05 mortes de soleil, ne rêves-tu pas à un moyeu d'allées irradiantes, le pied destal
06 de pierre sonivelé au sommet d'un carré de pierre, d'où jaillit, comme
07 une nageoire de poisson l'équerre du cadran solaire, projettant une ombre
08 angulaire et nette, et sur la plateforme, chauffée dans la lumière semble
09 ruisseler comme une eau de clarté, un lézard, tête haute, sur l'appui de
10 ses pattes, laisse frissonner sa queue aiguë en brusque mouvements
11 gladiolé d'aiguille d'horloge
12Vendredi. À l'Odéon je rencontre Tailhade qui flâne là en voisin des galeries
13 habillé d'un veston bleu à large bordure de ganse noire. Nous marchons
14 un instant et après quelques mots sur mon livre et une
question sur
15 son installation rue Jouffroy, de la voix lente et précieuse et précise
16 légèrement méridionale : Je suis aux mains des tapissiers qui
17 n'en finissent pas. Je comprendrais ces retards s'il s'agissait
18 d'installer une catin
dans ses meubles, mais pour clouer un tapis..
19 vraiment...." – Oui votre chambre de l'hôtel est un peu petite –
20 Et je m'y heurte aux angles du plafond, vous n'y pourriez vivre dit-il
21 en me toisant : ... ou à genoux... avec le culte d'un Dieu qu'on s'inventerait
22
Ne rêves-tu pas à ces jardins, pamés entre les murs éblouissants, et étincelants des cristallisations microscopiques des plâtres et des pierres, où la terre se fend au midi, dans l'affadissement des ramures, fripées et mortes de soleil, ne rêves-tu pas à un moyeu d'allées irradiantes, le piédestal de pierre nivelé au sommet d'un carré de pierre, d'où jaillit, comme une nageoire de poisson, l'équerre du cadran solaire, projetant une ombre angulaire et nette, et sur la plateforme, chauffée dans la lumière, semble ruisseler comme une eau de clarté ; un lézard, tête haute, sur l'appui de ses pattes, laisse frissonner sa queue aiguë en brusques mouvements gladiolé d'aiguille d'horloge.
Vendredi. À l'Odéon, je rencontre Tailhade qui flâne là en voisin des galeries, habillé d'un veston bleu à large bordure de ganse noire. Nous marchons un instant et après quelques mots sur mon livre et une question sur son installation rue Jouffroy, de la voix lente et précieuse et précise légèrement méridionale : "Je suis aux mains des tapissiers qui n'en finissent pas. Je comprendrais ces retards s'il s'agissait d'installer une catin dans ses meubles, mais pour clouer un tapis.. vraiment.... – Oui, votre chambre de l'hôtel est un peu petite. – Et je m'y heurte aux angles du plafond, vous n'y pourriez vivre", dit-il en me toisant : " ... ou à genoux... avec le culte d'un Dieu qu'on s'inventerait."
02Ne rêves-tu pas à ces jardins, pamés entre les murs éblouissants, et
03 étincelants des cristallisations microscopiques des plâtres et des
pierres,
04 où la terre se fend au midi, dans l'affadissement des ramures, frippées et
05 mortes de soleil, ne rêves-tu pas à un moyeu d'allées irradiantes, le pied destal
06 de pierre sonivelé au sommet d'un carré de pierre, d'où jaillit, comme
07 une nageoire de poisson l'équerre du cadran solaire, projettant une ombre
08 angulaire et nette, et sur la plateforme, chauffée dans la lumière semble
09 ruisseler comme une eau de clarté, un lézard, tête haute, sur l'appui de
10 ses pattes, laisse frissonner sa queue aiguë en brusque mouvements
11 gladiolé d'aiguille d'horloge
12Vendredi. À l'Odéon je rencontre Tailhade qui flâne là en voisin des galeries
13 habillé d'un veston bleu à large bordure de ganse noire. Nous marchons
14 un instant et après quelques mots sur mon livre et une
question sur
15 son installation rue Jouffroy, de la voix lente et précieuse et précise
16 légèrement méridionale : Je suis aux mains des tapissiers qui
17 n'en finissent pas. Je comprendrais ces retards s'il s'agissait
18 d'installer une catin
dans ses meubles, mais pour clouer un tapis..
19 vraiment...." – Oui votre chambre de l'hôtel est un peu petite –
20 Et je m'y heurte aux angles du plafond, vous n'y pourriez vivre dit-il
21 en me toisant : ... ou à genoux... avec le culte d'un Dieu qu'on s'inventerait
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Ne rêves-tu pas à ces jardins, pamés entre les murs éblouissants, et étincelants des cristallisations microscopiques des plâtres et des pierres, où la terre se fend au midi, dans l'affadissement des ramures, fripées et mortes de soleil, ne rêves-tu pas à un moyeu d'allées irradiantes, le piédestal de pierre nivelé au sommet d'un carré de pierre, d'où jaillit, comme une nageoire de poisson, l'équerre du cadran solaire, projetant une ombre angulaire et nette, et sur la plateforme, chauffée dans la lumière, semble ruisseler comme une eau de clarté ; un lézard, tête haute, sur l'appui de ses pattes, laisse frissonner sa queue aiguë en brusques mouvements gladiolé d'aiguille d'horloge.
Vendredi. À l'Odéon, je rencontre Tailhade qui flâne là en voisin des galeries, habillé d'un veston bleu à large bordure de ganse noire. Nous marchons un instant et après quelques mots sur mon livre et une question sur son installation rue Jouffroy, de la voix lente et précieuse et précise légèrement méridionale : "Je suis aux mains des tapissiers qui n'en finissent pas. Je comprendrais ces retards s'il s'agissait d'installer une catin dans ses meubles, mais pour clouer un tapis.. vraiment.... – Oui, votre chambre de l'hôtel est un peu petite. – Et je m'y heurte aux angles du plafond, vous n'y pourriez vivre", dit-il en me toisant : " ... ou à genoux... avec le culte d'un Dieu qu'on s'inventerait."