01
02121v
Ce serait un joli livret pour un poète, raconte et détaillér le logis
03 où il a vêcu, sans dénombrement apothéotique à la Goncourt ni extase
04 mobilière, mais simplement dire le lieu, l'ambiance
05 et cela apprendrait peut-être quelque chose de son âme
06 et ce serait toute l'autobiographie qu'il pourrait se permettre
07Jeudi Av.
Blanchard veut faire passer un article sur Épisodes, au National
08 mais le directeur opposa un refus formel à insérer une prose
09 où il était question d'un "poète" ce sujet n'intéressant pas les
10 lecteurs. On aime la Muse décidemment.
11Je suis assis, jambes pendantes, sur l'escalier de vieux marbre, jaune
12 et moussu et rude comme la piere, en haut du double escalier, incurvé
13 comme des antennes de scarabée, ou des cornes de faunes, débarcadère de
14 jadis où
accostèrent les Princesse d'autrefois en allées sans retourne leur tête
15 cerclée de diadème et lourde de tresses vers les grands bois alors printaniers
16 et rudes. Les roseaux sont secs
comme de la paille et les rubans de leurs
17 feuilles se lacèrent au vent qui les froisse avec un bruit de soie lointaine
18 et un froufrou
de jupes empesées. L'eau tarie n'est plus qu'une vase
19 humide que le soleil écaille. Les champs et les bois de l'horizon
20 sont
immobiles dans le soir, et la vacuité du ciel prolonge la tristesse
21 du lointain...
121v
Ce serait un joli livret pour un poète, raconter et détailler le logis où il a vécu, sans dénombrement apothéotique à la Goncourt ni extase mobilière, mais simplement dire le lieu, l'ambiance,
et cela apprendrait peut-être quelque chose de son âme et ce serait toute l'autobiographie qu'il pourrait se permettre.
Jeudi – avril Blanchard veut faire passer un article sur Épisodes, au National mais le directeur opposa un refus formel à insérer une prose où il était question d'un "poète", ce sujet n'intéressant pas les lecteurs. On aime la Muse décidément.
Je suis assis, jambes pendantes, sur l'escalier de vieux marbre, jaune et moussu et rude comme la pierre, en haut du double escalier, incurvé comme des antennes de scarabée, ou des cornes de faunes, débarcadère de jadis où accostèrent les Princesses d'autrefois en allées sans retourner leur tête cerclée de diadème et lourde de tresses vers les grands bois alors printaniers et rudes. Les roseaux sont secs comme de la paille et les rubans de leurs feuilles se lacèrent au vent qui les froisse avec un bruit de soie lointaine et un froufrou de jupes empesées. L'eau tarie n'est plus qu'une vase humide que le soleil écaille. Les champs et les bois de l'horizon sont immobiles dans le soir, et la vacuité du ciel prolonge la tristesse du lointain...
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02121v
Ce serait un joli livret pour un poète, raconte et détaillér le logis
03 où il a vêcu, sans dénombrement apothéotique à la Goncourt ni extase
04 mobilière, mais simplement dire le lieu, l'ambiance
05 et cela apprendrait peut-être quelque chose de son âme
06 et ce serait toute l'autobiographie qu'il pourrait se permettre
07Jeudi Av.
Blanchard veut faire passer un article sur Épisodes, au National
08 mais le directeur opposa un refus formel à insérer une prose
09 où il était question d'un "poète" ce sujet n'intéressant pas les
10 lecteurs. On aime la Muse décidemment.
11Je suis assis, jambes pendantes, sur l'escalier de vieux marbre, jaune
12 et moussu et rude comme la piere, en haut du double escalier, incurvé
13 comme des antennes de scarabée, ou des cornes de faunes, débarcadère de
14 jadis où
accostèrent les Princesse d'autrefois en allées sans retourne leur tête
15 cerclée de diadème et lourde de tresses vers les grands bois alors printaniers
16 et rudes. Les roseaux sont secs
comme de la paille et les rubans de leurs
17 feuilles se lacèrent au vent qui les froisse avec un bruit de soie lointaine
18 et un froufrou
de jupes empesées. L'eau tarie n'est plus qu'une vase
19 humide que le soleil écaille. Les champs et les bois de l'horizon
20 sont
immobiles dans le soir, et la vacuité du ciel prolonge la tristesse
21 du lointain...
121v
Ce serait un joli livret pour un poète, raconter et détailler le logis où il a vécu, sans dénombrement apothéotique à la Goncourt ni extase mobilière, mais simplement dire le lieu, l'ambiance,
et cela apprendrait peut-être quelque chose de son âme et ce serait toute l'autobiographie qu'il pourrait se permettre.
Jeudi – avril Blanchard veut faire passer un article sur Épisodes, au National mais le directeur opposa un refus formel à insérer une prose où il était question d'un "poète", ce sujet n'intéressant pas les lecteurs. On aime la Muse décidément.
Je suis assis, jambes pendantes, sur l'escalier de vieux marbre, jaune et moussu et rude comme la pierre, en haut du double escalier, incurvé comme des antennes de scarabée, ou des cornes de faunes, débarcadère de jadis où accostèrent les Princesses d'autrefois en allées sans retourner leur tête cerclée de diadème et lourde de tresses vers les grands bois alors printaniers et rudes. Les roseaux sont secs comme de la paille et les rubans de leurs feuilles se lacèrent au vent qui les froisse avec un bruit de soie lointaine et un froufrou de jupes empesées. L'eau tarie n'est plus qu'une vase humide que le soleil écaille. Les champs et les bois de l'horizon sont immobiles dans le soir, et la vacuité du ciel prolonge la tristesse du lointain...