02La vie est pesante ces jours-ci. c'est la faute de l'Automne aigre et mauvais
03avec des ciels en bouleversés de nuées, des reprises de chaleurs et
des pluies
04ce soir, des cuivres jouent des valses démodées et je suis triste à mourir
05et peut-être, plus tard, dans l'autre vie, mon seul souvenir des jours
06de la terre, sera cette soirée, aux lointaines musiques, où
j'aurai
07été si follement triste.
08Mourir sans foi... on est comme ces hommes désespérés, et qui
09prennent un billet pour aller ils ne savent où !
10Il y a des hommes à qui la solitude fait peur et qui éprouvent le
11besoin de crier leurs nom tout haut, et de telles atonies et vides
12de pensées qu'on a besoin de se dire : je pense
13L'égoïsme est fondamental de l'humanité.
14Il y a égoïsme à vivre on vit pour vivre, on rapporte tout à soi
15tellement qu'on imagine pas le monde sans soi, de là la
16terreur de la mort, ce désir d'une survie factice – qui a engendré
17l'art
18L'art est une révolte contre la mort
La vie est pesante ces jours-ci. C'est la faute de l'Automne aigre et mauvais avec des ciels en bouleversés de nuées, des reprises de chaleurs et des pluies ce soir ; des cuivres jouent des valses démodées et je suis triste à mourir, et peut-être, plus tard, dans l'autre vie, mon seul souvenir des jours de la terre, sera cette soirée, aux lointaines musiques, où j'aurai été si follement triste.
Mourir sans foi... on est comme ces hommes désespérés, et qui prennent un billet pour aller ils ne savent où !
Il y a des hommes à qui la solitude fait peur et qui éprouvent le besoin de crier leur nom tout haut, et de telles atonies et vides de pensées qu'on a besoin de se dire : "Je pense".
L'égoïsme est fondamental de l'humanité.
Il y a égoïsme à vivre, on vit pour vivre, on rapporte tout à soi, tellement, qu'on n'imagine pas le monde sans soi ; de là, la terreur de la mort, ce désir d'une survie factice – qui a engendré l'art.
L'art est une révolte contre la mort.
02La vie est pesante ces jours-ci. c'est la faute de l'Automne aigre et mauvais
03avec des ciels en bouleversés de nuées, des reprises de chaleurs et
des pluies
04ce soir, des cuivres jouent des valses démodées et je suis triste à mourir
05et peut-être, plus tard, dans l'autre vie, mon seul souvenir des jours
06de la terre, sera cette soirée, aux lointaines musiques, où
j'aurai
07été si follement triste.
08Mourir sans foi... on est comme ces hommes désespérés, et qui
09prennent un billet pour aller ils ne savent où !
10Il y a des hommes à qui la solitude fait peur et qui éprouvent le
11besoin de crier leurs nom tout haut, et de telles atonies et vides
12de pensées qu'on a besoin de se dire : je pense
13L'égoïsme est fondamental de l'humanité.
14Il y a égoïsme à vivre on vit pour vivre, on rapporte tout à soi
15tellement qu'on imagine pas le monde sans soi, de là la
16terreur de la mort, ce désir d'une survie factice – qui a engendré
17l'art
18L'art est une révolte contre la mort
La vie est pesante ces jours-ci. C'est la faute de l'Automne aigre et mauvais avec des ciels en bouleversés de nuées, des reprises de chaleurs et des pluies ce soir ; des cuivres jouent des valses démodées et je suis triste à mourir, et peut-être, plus tard, dans l'autre vie, mon seul souvenir des jours de la terre, sera cette soirée, aux lointaines musiques, où j'aurai été si follement triste.
Mourir sans foi... on est comme ces hommes désespérés, et qui prennent un billet pour aller ils ne savent où !
Il y a des hommes à qui la solitude fait peur et qui éprouvent le besoin de crier leur nom tout haut, et de telles atonies et vides de pensées qu'on a besoin de se dire : "Je pense".
L'égoïsme est fondamental de l'humanité.
Il y a égoïsme à vivre, on vit pour vivre, on rapporte tout à soi, tellement, qu'on n'imagine pas le monde sans soi ; de là, la terreur de la mort, ce désir d'une survie factice – qui a engendré l'art.
L'art est une révolte contre la mort.
Édition numérique des Cahiers d’Henri de Régnier