02Le couchant m'apparaît comme la paroi cristalline d'un grand
03aquarium d'eau en or – il y a des nuages qui y nanguent comme
04des poissons, y flottent, comme des algues, s'effritent comme des bulles
05 et les arbr, noirs, sur ce fond, m'apparaissent comme de gros
06madrépores.
07Un horizon tout charmant de lignes horizontale, le fleuve qui tourne
08un peu vers le pont, une rive parallèle, et de grands nuages
09allongés et comme étirés en ce sens.
10Chaque homme porte en sa cervelle une parcelle de monde (
11le monde c'est le rêve total des hommes chaque fois que l'un d'eux meurt
12il y a une fissure, quand c'est un génie qui s'en va il y a
13 un trou béant – de là ce vide qu'on éprouve quand un de
14ces hommes meurt.
15L'œuvre d'art e est l'œuvre de l'égoïsme, et deux fois
16 elle est faite pour notre jouissance personnelle –
17Elle est une prolongation de notre moi
18Ce qu'on donne de sa vie pour les autres c'est pour en
19prolonger sa mémoire
20L'homme qui se sacrifie pour un autre espère vivre dans
21le souvenir de celui qui l'qu'il a sauvé !
Le couchant m'apparaît comme la paroi cristalline d'un grand aquarium d'eau en or – il y a des nuages qui y nagent comme des poissons, y flottent, comme des algues, s'effritent comme des bulles et les arbres, noirs, sur ce fond, m'apparaissent comme de gros madrépores.
Un horizon tout charmant de lignes horizontales, le fleuve qui tourne un peu vers le pont, une rive parallèle, et de grands nuages allongés et comme étirés en ce sens.
Chaque homme porte en sa cervelle une parcelle de monde (le monde, c'est le rêve total des hommes : chaque fois que l'un d'eux meurt il y a une fissure ; quand c'est un génie qui s'en va, il y a un trou béant – de là ce vide qu'on éprouve quand un de ces hommes meurt.
L'œuvre d'art est l'œuvre de l'égoïsme, et deux fois : elle est faite pour notre jouissance personnelle ; elle est une prolongation de notre moi.
Ce qu'on donne de sa vie pour les autres, c'est pour en prolonger sa mémoire.
L'homme qui se sacrifie pour un autre espère vivre dans le souvenir de celui qu'il a sauvé !
02Le couchant m'apparaît comme la paroi cristalline d'un grand
03aquarium d'eau en or – il y a des nuages qui y nanguent comme
04des poissons, y flottent, comme des algues, s'effritent comme des bulles
05 et les arbr, noirs, sur ce fond, m'apparaissent comme de gros
06madrépores.
07Un horizon tout charmant de lignes horizontale, le fleuve qui tourne
08un peu vers le pont, une rive parallèle, et de grands nuages
09allongés et comme étirés en ce sens.
10Chaque homme porte en sa cervelle une parcelle de monde (
11le monde c'est le rêve total des hommes chaque fois que l'un d'eux meurt
12il y a une fissure, quand c'est un génie qui s'en va il y a
13 un trou béant – de là ce vide qu'on éprouve quand un de
14ces hommes meurt.
15L'œuvre d'art e est l'œuvre de l'égoïsme, et deux fois
16 elle est faite pour notre jouissance personnelle –
17Elle est une prolongation de notre moi
18Ce qu'on donne de sa vie pour les autres c'est pour en
19prolonger sa mémoire
20L'homme qui se sacrifie pour un autre espère vivre dans
21le souvenir de celui qui l'qu'il a sauvé !
Le couchant m'apparaît comme la paroi cristalline d'un grand aquarium d'eau en or – il y a des nuages qui y nagent comme des poissons, y flottent, comme des algues, s'effritent comme des bulles et les arbres, noirs, sur ce fond, m'apparaissent comme de gros madrépores.
Un horizon tout charmant de lignes horizontales, le fleuve qui tourne un peu vers le pont, une rive parallèle, et de grands nuages allongés et comme étirés en ce sens.
Chaque homme porte en sa cervelle une parcelle de monde (le monde, c'est le rêve total des hommes : chaque fois que l'un d'eux meurt il y a une fissure ; quand c'est un génie qui s'en va, il y a un trou béant – de là ce vide qu'on éprouve quand un de ces hommes meurt.
L'œuvre d'art est l'œuvre de l'égoïsme, et deux fois : elle est faite pour notre jouissance personnelle ; elle est une prolongation de notre moi.
Ce qu'on donne de sa vie pour les autres, c'est pour en prolonger sa mémoire.
L'homme qui se sacrifie pour un autre espère vivre dans le souvenir de celui qu'il a sauvé !
Édition numérique des Cahiers d’Henri de Régnier