02Ce supplice qui dura des jours et des nuits, commença par
03un : si je mourais..... pensée de unela probabilité plus ou
04moins proche d'une nécessité éternelle....
05D'eux mêmes, des arguments adverses se présentèrent :
06 je suis jeune... je me porte bien, on vit vieux dans ma famille ,
07et pour combattre cette idée qui revenait d'heure en heure
08plus fréquente il eut recours à des persuasions de cette sorte :
09la vVolonté qui préside à la destruction, doit être sage, par cela
10même qu'elle est la volonté par excellence, et que suprême et
11absolue elle ne peut vouloir être injuste — donc quand la
12mort arrive il faut que celui qui est frappé ait connu la
13Vie entière, toutes ses manifestations inetllectuelles,
qu'il
14ait parcouru le Cercle — et comme vivre est notre but,
15et qu'un but doit être atteint la Mort ne peut être que le signe
16de la plénitude et de la maturité de l'âme qui se détache
17d'elle même comme un fruit mûr — Qu'importe donc la mort alors elle est normale. Il s'étaya sur une phrase lue
18dans la Correspondance de Flauberti et dite par Gautier
19 Ceux qui ont quelque chose dans le ventre ne meurent
20pas et il n'y a que les bourgeois qui crèvent114. Or, j'ai quelque
21chose dans le ventre — on me l'a dit, et il invoquait
Ce supplice, qui dura des jours et des nuits, commença par un : "si je mourais.....", pensée de la probabilité plus ou moins proche d'une nécessité éternelle....
D'eux-mêmes, des arguments adverses se présentèrent : "je suis jeune... je me porte bien, on vit vieux dans ma famille", et pour combattre cette idée qui revenait d'heure en heure plus fréquente, il eut recours à des persuasions de cette sorte : la Volonté qui préside à la destruction, doit être sage, par cela même qu'elle est la volonté par excellence, et que suprême et absolue elle ne peut vouloir être injuste ; donc quand la mort arrive, il faut que celui qui est frappé ait connu la Vie entière, toutes ses manifestations inetllectuelles, qu'il ait parcouru le Cercle ; et comme vivre est notre but, et qu'un but doit être atteint, la Mort ne peut être que le signe de la plénitude et de la maturité de l'âme qui se détache d'elle-même comme un fruit mûr. Qu'importe donc la mort alors, elle est normale. Il s'étaya sur une phrase lue dans la Correspondance de Flauberti et dite par Gautier : "Ceux qui ont quelque chose dans le ventre ne meurent pas et il n'y a que les bourgeois qui crèvent114." Or, j'ai quelque chose dans le ventre, — on me l'a dit, — et il invoquait
02Ce supplice qui dura des jours et des nuits, commença par
03un : si je mourais..... pensée de unela probabilité plus ou
04moins proche d'une nécessité éternelle....
05D'eux mêmes, des arguments adverses se présentèrent :
06 je suis jeune... je me porte bien, on vit vieux dans ma famille ,
07et pour combattre cette idée qui revenait d'heure en heure
08plus fréquente il eut recours à des persuasions de cette sorte :
09la vVolonté qui préside à la destruction, doit être sage, par cela
10même qu'elle est la volonté par excellence, et que suprême et
11absolue elle ne peut vouloir être injuste — donc quand la
12mort arrive il faut que celui qui est frappé ait connu la
13Vie entière, toutes ses manifestations inetllectuelles,
qu'il
14ait parcouru le Cercle — et comme vivre est notre but,
15et qu'un but doit être atteint la Mort ne peut être que le signe
16de la plénitude et de la maturité de l'âme qui se détache
17d'elle même comme un fruit mûr — Qu'importe donc la mort alors elle est normale. Il s'étaya sur une phrase lue
18dans la Correspondance de Flauberti et dite par Gautier
19 Ceux qui ont quelque chose dans le ventre ne meurent
20pas et il n'y a que les bourgeois qui crèvent114. Or, j'ai quelque
21chose dans le ventre — on me l'a dit, et il invoquait
Ce supplice, qui dura des jours et des nuits, commença par un : "si je mourais.....", pensée de la probabilité plus ou moins proche d'une nécessité éternelle....
D'eux-mêmes, des arguments adverses se présentèrent : "je suis jeune... je me porte bien, on vit vieux dans ma famille", et pour combattre cette idée qui revenait d'heure en heure plus fréquente, il eut recours à des persuasions de cette sorte : la Volonté qui préside à la destruction, doit être sage, par cela même qu'elle est la volonté par excellence, et que suprême et absolue elle ne peut vouloir être injuste ; donc quand la mort arrive, il faut que celui qui est frappé ait connu la Vie entière, toutes ses manifestations inetllectuelles, qu'il ait parcouru le Cercle ; et comme vivre est notre but, et qu'un but doit être atteint, la Mort ne peut être que le signe de la plénitude et de la maturité de l'âme qui se détache d'elle-même comme un fruit mûr. Qu'importe donc la mort alors, elle est normale. Il s'étaya sur une phrase lue dans la Correspondance de Flauberti et dite par Gautier : "Ceux qui ont quelque chose dans le ventre ne meurent pas et il n'y a que les bourgeois qui crèvent114." Or, j'ai quelque chose dans le ventre, — on me l'a dit, — et il invoquait