Moreau n’ayant pas intitulé d’œuvre Io, il pourrait s’agir de la
peinture l’Enlèvement d'Europe, vers
1869 (H. 27 ; L. 42cm). Ce tableau à l’huile a été acquis en 1873 par Charles Hayem, qui l’offrira au musée du Luxembourg en 1898. Régnier
paraît confondre les deux mythes, car c’est Io, fille du dieu-Fleuve Inachos, qui est changée en une vache blanche par Zeus pour détourner les
soupçons de Héra et non le contraire. En revanche, c’est pour séduire Europe que le dieu se transforme en un beau taureau blanc. Frappée par
la beauté de l’animal, Europe se met alors à jouer avec lui : elle lui met des fleurs dans la bouche et suspend des guirlandes à ses cornes. À
la fin, elle grimpe sur son dos et ils descendent vers la mer. Voir Robert Graves, Les Mythes grecs,
1967, p. 157-158 et p. 160-161. [#JD #SR]
61
Gustave Moreau, L’Enfant prodigue, 1882, aquarelle, gouache et mine de plomb
sur papier vélin crème, H. 0,34 ; L. 0,23m ; ancienne coll. Charles Hayem (1882-1902), Fogg Art Museum, Harvard, Cambridge. (D’après Benjamin Foudral,
L’Inventaire après décès de Charles Hayem (1839-1902), collectionneur-mécène, p. 199, note
n°64.) [#JD #SR]
62
Gustave Moreau, Les Sirènes, 1882, aquarelle, gouache et encre
brune sur papier vélin crème, H. 0,32 ; L. 0,20m ; ancienne coll. Charles Hayem (1882-1902), Fogg Art Museum, Harvard, Cambridge. Voir le commentaire qu’en mai
1889 Paul Leprieur fera de cette « aquarelle exquise de la collection Hayem » : « Qu’attendent-elles, ces trois femmes enlacées, debout sur
leurs queues de serpent squameuses, à la pointe des récifs ? Au centre, celle qui paraît la reine, la plus majestueuse et la plus belle, porte
une tiare d’algues vertes. Les autres sont couronnées d’algues et de corail. Leurs longs cheveux blonds flottent au vent, et de leurs yeux
verts farouches elles fixent au loin l’horizon, appelant la tempête qui leur permettra d’attirer les mortels par leurs chants. De grands
goélands volent vers elles. Au fond, un soleil rouge disparaît dans la mer, où les tons d’améthyste se mêlent à l’émeraude. Bien que n’offrant
pas au premier abord de signification symbolique, l’œuvre contient pourtant des sous-entendus et a un sens caché, pour qui connaît les
habitudes d’esprit de M. Moreau. Qui, mieux que les Sirènes, représente la volupté perfide et l’inquiétant pouvoir des femmes ? » (Paul
Leprieur, Gustave Moreau, mai 1889, p. 349.) [#SR #JD]
63
Régnier cite ici un mot fameux de Villiers de
l’Isle-Adam, écrivain et poète admiré par toute la jeune génération symboliste que Régnier rencontre lors des « mardis » de Mallarmé. Le jeu
de mots a quelque chose d’héroï-comique à la bourgeoise, le bourgeois étant la cible privilégiée de Villiers. Voir Fragments
divers dans Ébauches et fragments, Œuvres complètes, p.
1003. [#BV]
64
L’Exposition internationale de peinture et
de sculpture se déroule à la galerie Georges Petit, rue de Sèze, du 7 mai au 8 juin 1887 (D’après La Chronique
des arts et de la curiosité, 7 mai 1887, p. 146). On y
trouve des œuvres de Besnard, Cazin, L. Brown, Renoir, Raffaëlli, Monet, Mlle Morisot, A. Verwée, A. Harrison, Whistler, Pokitonow, Edelfeld,
Egusquiza, Larsson, Heyerdahl, Leibl, Liebermann, Pissarro, Kroyer et Sisley. On peut admirer également plusieurs sculptures de Rodin. Voir le
catalogue : Galerie Georges Petit. Exposition internationale de peinture et de sculpture, 1887 ; et les
comptes rendus : Octave Mirbeau, L'Exposition internationale de la rue de Sèze, 14 mai 1887 ; Alfred de Lostalot, Exposition internationale de peinture et
de sculpture (Galerie Georges Petit), 1er juin 1887 ; Olivier Merson, Exposition internationale de peinture et de
sculpture, rue de Sèze, 8, 4 juin 1887. [#SR #JD]
Moreau n’ayant pas intitulé d’œuvre Io, il pourrait s’agir de la
peinture l’Enlèvement d'Europe, vers
1869 (H. 27 ; L. 42cm). Ce tableau à l’huile a été acquis en 1873 par Charles Hayem, qui l’offrira au musée du Luxembourg en 1898. Régnier
paraît confondre les deux mythes, car c’est Io, fille du dieu-Fleuve Inachos, qui est changée en une vache blanche par Zeus pour détourner les
soupçons de Héra et non le contraire. En revanche, c’est pour séduire Europe que le dieu se transforme en un beau taureau blanc. Frappée par
la beauté de l’animal, Europe se met alors à jouer avec lui : elle lui met des fleurs dans la bouche et suspend des guirlandes à ses cornes. À
la fin, elle grimpe sur son dos et ils descendent vers la mer. Voir Robert Graves, Les Mythes grecs,
1967, p. 157-158 et p. 160-161. [#JD #SR]
61
Gustave Moreau, L’Enfant prodigue, 1882, aquarelle, gouache et mine de plomb
sur papier vélin crème, H. 0,34 ; L. 0,23m ; ancienne coll. Charles Hayem (1882-1902), Fogg Art Museum, Harvard, Cambridge. (D’après Benjamin Foudral,
L’Inventaire après décès de Charles Hayem (1839-1902), collectionneur-mécène, p. 199, note
n°64.) [#JD #SR]
62
Gustave Moreau, Les Sirènes, 1882, aquarelle, gouache et encre
brune sur papier vélin crème, H. 0,32 ; L. 0,20m ; ancienne coll. Charles Hayem (1882-1902), Fogg Art Museum, Harvard, Cambridge. Voir le commentaire qu’en mai
1889 Paul Leprieur fera de cette « aquarelle exquise de la collection Hayem » : « Qu’attendent-elles, ces trois femmes enlacées, debout sur
leurs queues de serpent squameuses, à la pointe des récifs ? Au centre, celle qui paraît la reine, la plus majestueuse et la plus belle, porte
une tiare d’algues vertes. Les autres sont couronnées d’algues et de corail. Leurs longs cheveux blonds flottent au vent, et de leurs yeux
verts farouches elles fixent au loin l’horizon, appelant la tempête qui leur permettra d’attirer les mortels par leurs chants. De grands
goélands volent vers elles. Au fond, un soleil rouge disparaît dans la mer, où les tons d’améthyste se mêlent à l’émeraude. Bien que n’offrant
pas au premier abord de signification symbolique, l’œuvre contient pourtant des sous-entendus et a un sens caché, pour qui connaît les
habitudes d’esprit de M. Moreau. Qui, mieux que les Sirènes, représente la volupté perfide et l’inquiétant pouvoir des femmes ? » (Paul
Leprieur, Gustave Moreau, mai 1889, p. 349.) [#SR #JD]
63
Régnier cite ici un mot fameux de Villiers de
l’Isle-Adam, écrivain et poète admiré par toute la jeune génération symboliste que Régnier rencontre lors des « mardis » de Mallarmé. Le jeu
de mots a quelque chose d’héroï-comique à la bourgeoise, le bourgeois étant la cible privilégiée de Villiers. Voir Fragments
divers dans Ébauches et fragments, Œuvres complètes, p.
1003. [#BV]
64
L’Exposition internationale de peinture et
de sculpture se déroule à la galerie Georges Petit, rue de Sèze, du 7 mai au 8 juin 1887 (D’après La Chronique
des arts et de la curiosité, 7 mai 1887, p. 146). On y
trouve des œuvres de Besnard, Cazin, L. Brown, Renoir, Raffaëlli, Monet, Mlle Morisot, A. Verwée, A. Harrison, Whistler, Pokitonow, Edelfeld,
Egusquiza, Larsson, Heyerdahl, Leibl, Liebermann, Pissarro, Kroyer et Sisley. On peut admirer également plusieurs sculptures de Rodin. Voir le
catalogue : Galerie Georges Petit. Exposition internationale de peinture et de sculpture, 1887 ; et les
comptes rendus : Octave Mirbeau, L'Exposition internationale de la rue de Sèze, 14 mai 1887 ; Alfred de Lostalot, Exposition internationale de peinture et
de sculpture (Galerie Georges Petit), 1er juin 1887 ; Olivier Merson, Exposition internationale de peinture et de
sculpture, rue de Sèze, 8, 4 juin 1887. [#SR #JD]