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lorsqu'au commencement d'une étude je m'étais comme on disait
dissipé
03il me devenait impossible de me remettre au travail, et mon effort en
04ce sens se buttait inutilement et à jamais à la moindre difficulté
05Je serai un de ceux qui auront le moins joui de la vie, je parle de la vie
06extérieure, de la vue et du contact des
choses. Je passe à travers tout
07sans voir – un paysage je suis incapable de le regarder – et il n'y a pas communion
08entre moi de la nature, elle ne m'émeut pas – pour la voir
09je suis obligé de la forcer, et si je ne m'applique je passe au travers
10ce que j'emporte des lieux parcourus, je le dois à une mémoire
11inconsciente, et très développée. je ne jouis pas d'une chose présente
12 je ne jouis jamais qu'en souvenir
13La peinture au fond ne m'intéresse pas24 – je suis peu sensible aux couleur
14jamais un tableau ne m'a fasciné par son harmonie propre, il
15m'intéresse par ce qui y est représenté
16En tout j'opère toujours sur des idées – idéaliste25, me voilà tout.
17Mercredi
– –
Hier soir je suis sorti, et devant moi dans le ciel aux
18rares étoiles, brille le croissant d'une lune tranchante, et claire, qui
19 voilée ensuite par les faîtes des
maisons, réapparaît, au bout de quelques
20rues adjacentes. Chez Mallarmé – vient
Cazalisi le poète médecin
21 qu'on dit être le Chazelles de cCrime d'amour26.
22Un bonhomme sec et ironique aux mots pessimistes
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lorsqu'au commencement d'une étude, je m'étais, comme on disait,
dissipé ;
il me devenait impossible de me remettre au travail, et mon effort en ce sens se butait inutilement et à jamais à la moindre difficulté.
Je serai un de ceux qui auront le moins joui de la vie, je parle de la vie extérieure, de la vue et du contact des choses. Je passe à travers tout sans voir – un paysage, je suis incapable de le regarder – et il n'y a pas communion entre moi et la nature, elle ne m'émeut pas ; pour la voir, je suis obligé de la forcer, et si je ne m'applique, je passe au travers ; ce que j'emporte des lieux parcourus, je le dois à une mémoire inconsciente, et très développée. je ne jouis pas d'une chose présente : je ne jouis jamais qu'en souvenir.
La peinture au fond ne m'intéresse pas24 – je suis peu sensible aux couleurs ; jamais un tableau ne m'a fasciné par son harmonie propre, il m'intéresse par ce qui y est représenté.
En tout, j'opère toujours sur des idées – idéaliste25, me voilà tout.
Mercredi – Hier soir je suis sorti, et devant moi, dans le ciel aux rares étoiles, brille le croissant d'une lune tranchante, et claire, qui voilée ensuite par les faîtes des maisons, réapparaît, au bout de quelques rues adjacentes. Chez Mallarmé – vient Cazalisi, le poète médecin, qu'on dit être le Chazel de Crime d'amour26.
Un bonhomme sec et ironique, aux mots pessimistes.
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lorsqu'au commencement d'une étude je m'étais comme on disait
dissipé
03il me devenait impossible de me remettre au travail, et mon effort en
04ce sens se buttait inutilement et à jamais à la moindre difficulté
05Je serai un de ceux qui auront le moins joui de la vie, je parle de la vie
06extérieure, de la vue et du contact des
choses. Je passe à travers tout
07sans voir – un paysage je suis incapable de le regarder – et il n'y a pas communion
08entre moi de la nature, elle ne m'émeut pas – pour la voir
09je suis obligé de la forcer, et si je ne m'applique je passe au travers
10ce que j'emporte des lieux parcourus, je le dois à une mémoire
11inconsciente, et très développée. je ne jouis pas d'une chose présente
12 je ne jouis jamais qu'en souvenir
13La peinture au fond ne m'intéresse pas24 – je suis peu sensible aux couleur
14jamais un tableau ne m'a fasciné par son harmonie propre, il
15m'intéresse par ce qui y est représenté
16En tout j'opère toujours sur des idées – idéaliste25, me voilà tout.
17Mercredi
– –
Hier soir je suis sorti, et devant moi dans le ciel aux
18rares étoiles, brille le croissant d'une lune tranchante, et claire, qui
19 voilée ensuite par les faîtes des
maisons, réapparaît, au bout de quelques
20rues adjacentes. Chez Mallarmé – vient
Cazalisi le poète médecin
21 qu'on dit être le Chazelles de cCrime d'amour26.
22Un bonhomme sec et ironique aux mots pessimistes
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lorsqu'au commencement d'une étude, je m'étais, comme on disait,
dissipé ;
il me devenait impossible de me remettre au travail, et mon effort en ce sens se butait inutilement et à jamais à la moindre difficulté.
Je serai un de ceux qui auront le moins joui de la vie, je parle de la vie extérieure, de la vue et du contact des choses. Je passe à travers tout sans voir – un paysage, je suis incapable de le regarder – et il n'y a pas communion entre moi et la nature, elle ne m'émeut pas ; pour la voir, je suis obligé de la forcer, et si je ne m'applique, je passe au travers ; ce que j'emporte des lieux parcourus, je le dois à une mémoire inconsciente, et très développée. je ne jouis pas d'une chose présente : je ne jouis jamais qu'en souvenir.
La peinture au fond ne m'intéresse pas24 – je suis peu sensible aux couleurs ; jamais un tableau ne m'a fasciné par son harmonie propre, il m'intéresse par ce qui y est représenté.
En tout, j'opère toujours sur des idées – idéaliste25, me voilà tout.
Mercredi – Hier soir je suis sorti, et devant moi, dans le ciel aux rares étoiles, brille le croissant d'une lune tranchante, et claire, qui voilée ensuite par les faîtes des maisons, réapparaît, au bout de quelques rues adjacentes. Chez Mallarmé – vient Cazalisi, le poète médecin, qu'on dit être le Chazel de Crime d'amour26.
Un bonhomme sec et ironique, aux mots pessimistes.
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Édition numérique des Cahiers d’Henri de Régnier
