02Et je me suis pris à rêver d'elle –
03 Quelquefois las de travail délaissant la page blanche où m'
attend
04les rythmes tentés attendent l'heure heureuse qui les dressera sur
05leurs pieds de coureurs, où les strop guettent le souffle qui enflera leurs
06ailes battantes, je rêve dans le désœuvrement de l'heure indécise
07La chambre19 est simple, nulle toiles aux murs pour l'amusement
08des yeux et la distraction de la pensée, chambre simple où j'envie
09parfois l'atelier du peintre à
larges baies, où les murailles s'égaient
10de croquis et d'études rapportés de loin, souvenirs d'heureux voyages
11vestiges d'heures douces, de lumières belles, de sites où il rêva qui
12survivent à ses yeux dans l'étroit carré de toile, et j'essaie
13d'évoquer moi aussi des paysages où j'ai passé, pour distraire ma
14pensée lasse quand la nuit entre par la fenêtre de la chambre
15simple où las de travail je songe20 :
16 Il y a cinq ans au moins c'est en Alsace21, dans les plaines au pied
17des Vosges qui étagent là-bas leurs vallées distinctes, et leurs cimes
18rondissantes et boisées, faisant face aux masses lointaines et
19bleuâtres de la Forêt noire qui borne l'autre horizon – il me souvient de
20m'être promené là des jours de chasses – dans des campagnes plates.
21De ces paysages voici ce qui me reste :
22 Un champ de choux : les uns ronds, montrant le blanc laiteux de leurs cœurs
23dans l'emballage des feuilles qui les ceignent d'un vert dur et
franc,
24d'autres hauts sur des tiges blanchâtres écailleuses à feuilles coupées
25montées, et sur la couleur brune de la terre, les teintes vertes, bleuâtres
Et je me suis pris à rêver d'elle.
Quelquefois las de travail, délaissant la page blanche où les rythmes tentés attendent l'heure heureuse qui les dressera sur leurs pieds de coureurs, où les strophes guettent le souffle qui enflera leurs ailes battantes, je rêve dans le désœuvrement de l'heure indécise. La chambre19 est simple, nulle toile aux murs pour l'amusement des yeux et la distraction de la pensée, chambre simple où j'envie parfois l'atelier du peintre à larges baies, où les murailles s'égaient de croquis et d'études rapportés de loin, souvenirs d'heureux voyages, vestiges d'heures douces, de lumières belles, de sites où il rêva, qui survivent à ses yeux dans l'étroit carré de toile, et j'essaie d'évoquer moi aussi des paysages où j'ai passé, pour distraire ma pensée lasse quand la nuit entre par la fenêtre de la chambre simple où, las de travail, je songe20.
Il y a cinq ans au moins, c'est en Alsace21, dans les plaines au pied des Vosges, qui étagent là-bas leurs vallées distinctes, et leurs cimes rondissantes et boisées, faisant face aux masses lointaines et bleuâtres de la Forêt noire qui borne l'autre horizon. Il me souvient de m'être promené là des jours de chasses – dans des campagnes plates. De ces paysages voici ce qui me reste.
Un champ de choux : les uns ronds, montrant le blanc laiteux de leurs cœurs dans l'emballage des feuilles qui les ceignent d'un vert dur et franc, d'autres hauts sur des tiges blanchâtres, écailleuses, à feuilles coupées, montées, et sur la couleur brune de la terre, les teintes vertes, bleuâtres,
02Et je me suis pris à rêver d'elle –
03 Quelquefois las de travail délaissant la page blanche où m'
attend
04les rythmes tentés attendent l'heure heureuse qui les dressera sur
05leurs pieds de coureurs, où les strop guettent le souffle qui enflera leurs
06ailes battantes, je rêve dans le désœuvrement de l'heure indécise
07La chambre19 est simple, nulle toiles aux murs pour l'amusement
08des yeux et la distraction de la pensée, chambre simple où j'envie
09parfois l'atelier du peintre à
larges baies, où les murailles s'égaient
10de croquis et d'études rapportés de loin, souvenirs d'heureux voyages
11vestiges d'heures douces, de lumières belles, de sites où il rêva qui
12survivent à ses yeux dans l'étroit carré de toile, et j'essaie
13d'évoquer moi aussi des paysages où j'ai passé, pour distraire ma
14pensée lasse quand la nuit entre par la fenêtre de la chambre
15simple où las de travail je songe20 :
16 Il y a cinq ans au moins c'est en Alsace21, dans les plaines au pied
17des Vosges qui étagent là-bas leurs vallées distinctes, et leurs cimes
18rondissantes et boisées, faisant face aux masses lointaines et
19bleuâtres de la Forêt noire qui borne l'autre horizon – il me souvient de
20m'être promené là des jours de chasses – dans des campagnes plates.
21De ces paysages voici ce qui me reste :
22 Un champ de choux : les uns ronds, montrant le blanc laiteux de leurs cœurs
23dans l'emballage des feuilles qui les ceignent d'un vert dur et
franc,
24d'autres hauts sur des tiges blanchâtres écailleuses à feuilles coupées
25montées, et sur la couleur brune de la terre, les teintes vertes, bleuâtres
Et je me suis pris à rêver d'elle.
Quelquefois las de travail, délaissant la page blanche où les rythmes tentés attendent l'heure heureuse qui les dressera sur leurs pieds de coureurs, où les strophes guettent le souffle qui enflera leurs ailes battantes, je rêve dans le désœuvrement de l'heure indécise. La chambre19 est simple, nulle toile aux murs pour l'amusement des yeux et la distraction de la pensée, chambre simple où j'envie parfois l'atelier du peintre à larges baies, où les murailles s'égaient de croquis et d'études rapportés de loin, souvenirs d'heureux voyages, vestiges d'heures douces, de lumières belles, de sites où il rêva, qui survivent à ses yeux dans l'étroit carré de toile, et j'essaie d'évoquer moi aussi des paysages où j'ai passé, pour distraire ma pensée lasse quand la nuit entre par la fenêtre de la chambre simple où, las de travail, je songe20.
Il y a cinq ans au moins, c'est en Alsace21, dans les plaines au pied des Vosges, qui étagent là-bas leurs vallées distinctes, et leurs cimes rondissantes et boisées, faisant face aux masses lointaines et bleuâtres de la Forêt noire qui borne l'autre horizon. Il me souvient de m'être promené là des jours de chasses – dans des campagnes plates. De ces paysages voici ce qui me reste.
Un champ de choux : les uns ronds, montrant le blanc laiteux de leurs cœurs dans l'emballage des feuilles qui les ceignent d'un vert dur et franc, d'autres hauts sur des tiges blanchâtres, écailleuses, à feuilles coupées, montées, et sur la couleur brune de la terre, les teintes vertes, bleuâtres,