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gouttelées de rosée, – cela se prolongeant en montant vers un village où
03sonnent les heures à un clocher d'ardoise, et parfois l'émoi d'un lièvre
04qui se lève, et détale au coup de fusil, et la petite colère de l'avoir
05manqué et la persuasion d'une adresse plus grande au coup prochain,
06et la même déception au regard ironique du vieux garde qui
07m'accompagne, et une sensation de lourdeur aux pieds froids dans
08les souliers dont le cuir se racornit, et dont la semelle traîne
de
09 lourds patins de glaise.
10
Je me rappelle aussi une journée entière de chasse sous la pluie
11qui
tombait obstinément et changeait les chapeaux en goutières22
12et d'avoir vagué23 longtemps à travers le brun terroir des labours
13qui jaunissait uniformément
vers l'horizon. Dans la nudité
14des champs les perdrix se réfugiaient dans les larges bandes de maïs
15ou de topinambours, dont le vert cru tachait la terre. On suivait
16de chaque côté cet oasis de lgégumes altiers où la quête des chiens
17froissait bruyamment les feuilles, puis le bruit s'arrêtait dans le
18silence de l'arrêt :
partait alors une compagnie de perdrix, rasant
19la cime des tiges avec un grand froufrou d'ailes – les volatiles se
20 disséminaient aux coups de fusil, puis leur vol distinct sur le
21gris du ciel s'abaissait vers terre, et on les suivait de l'œil jusqu'à ce
22 qu'elles se perdissent.
23
C'étaient aussi les longues courses assoiffées des jours de soleil
24à
travers le rutilement des campagnes, vers des horizons bleus et or
25parfois on traversait une route qui toute droite perçait la
26plaine de sa ligne de poussi blanchâtre et qui alignait de
27chaque côté ses tas réguliers de cailloux dignes d'une croix noire
6
gouttelées de rosée – cela se prolongeant en montant vers un village où sonnent les heures à un clocher d'ardoise ; et parfois l'émoi d'un lièvre qui se lève, et détale au coup de fusil, et la petite colère de l'avoir manqué, et la persuasion d'une adresse plus grande au coup prochain, et la même déception au regard ironique du vieux garde qui
m'accompagne, et une sensation de lourdeur aux pieds froids dans les souliers dont le cuir se racornit, et dont la semelle traîne
de lourds patins de glaise.
Je me rappelle aussi une journée entière de chasse sous la pluie qui tombait obstinément et changeait les chapeaux en gouttières22, et d'avoir vagué23 longtemps à travers le brun terroir des labours qui jaunissait uniformément vers l'horizon. Dans la nudité des champs, les perdrix se réfugiaient dans les larges bandes de maïs ou de topinambours, dont le vert cru tachait la terre. On suivait de chaque côté cet oasis de légumes altiers où la quête des chiens froissait bruyamment les feuilles, puis le bruit s'arrêtait dans le silence de l'arrêt : partait alors une compagnie de perdrix, rasant la cime des tiges avec un grand froufrou d'ailes ; les volatiles se disséminaient aux coups de fusil, puis leur vol distinct sur le gris du ciel s'abaissait vers la terre, et on les suivait de l'œil jusqu'à ce qu'elles se perdissent.
C'étaient aussi les longues courses assoiffées des jours de soleil à travers le rutilement des campagnes, vers des horizons bleus et or ; parfois, on traversait une route qui, toute droite, perçait la plaine de sa ligne de poussière blanchâtre et qui alignait de chaque côté ses tas réguliers de cailloux dignes d'une croix noire.
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gouttelées de rosée, – cela se prolongeant en montant vers un village où
03sonnent les heures à un clocher d'ardoise, et parfois l'émoi d'un lièvre
04qui se lève, et détale au coup de fusil, et la petite colère de l'avoir
05manqué et la persuasion d'une adresse plus grande au coup prochain,
06et la même déception au regard ironique du vieux garde qui
07m'accompagne, et une sensation de lourdeur aux pieds froids dans
08les souliers dont le cuir se racornit, et dont la semelle traîne
de
09 lourds patins de glaise.
10
Je me rappelle aussi une journée entière de chasse sous la pluie
11qui
tombait obstinément et changeait les chapeaux en goutières22
12et d'avoir vagué23 longtemps à travers le brun terroir des labours
13qui jaunissait uniformément
vers l'horizon. Dans la nudité
14des champs les perdrix se réfugiaient dans les larges bandes de maïs
15ou de topinambours, dont le vert cru tachait la terre. On suivait
16de chaque côté cet oasis de lgégumes altiers où la quête des chiens
17froissait bruyamment les feuilles, puis le bruit s'arrêtait dans le
18silence de l'arrêt :
partait alors une compagnie de perdrix, rasant
19la cime des tiges avec un grand froufrou d'ailes – les volatiles se
20 disséminaient aux coups de fusil, puis leur vol distinct sur le
21gris du ciel s'abaissait vers terre, et on les suivait de l'œil jusqu'à ce
22 qu'elles se perdissent.
23
C'étaient aussi les longues courses assoiffées des jours de soleil
24à
travers le rutilement des campagnes, vers des horizons bleus et or
25parfois on traversait une route qui toute droite perçait la
26plaine de sa ligne de poussi blanchâtre et qui alignait de
27chaque côté ses tas réguliers de cailloux dignes d'une croix noire
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gouttelées de rosée – cela se prolongeant en montant vers un village où sonnent les heures à un clocher d'ardoise ; et parfois l'émoi d'un lièvre qui se lève, et détale au coup de fusil, et la petite colère de l'avoir manqué, et la persuasion d'une adresse plus grande au coup prochain, et la même déception au regard ironique du vieux garde qui
m'accompagne, et une sensation de lourdeur aux pieds froids dans les souliers dont le cuir se racornit, et dont la semelle traîne
de lourds patins de glaise.
Je me rappelle aussi une journée entière de chasse sous la pluie qui tombait obstinément et changeait les chapeaux en gouttières22, et d'avoir vagué23 longtemps à travers le brun terroir des labours qui jaunissait uniformément vers l'horizon. Dans la nudité des champs, les perdrix se réfugiaient dans les larges bandes de maïs ou de topinambours, dont le vert cru tachait la terre. On suivait de chaque côté cet oasis de légumes altiers où la quête des chiens froissait bruyamment les feuilles, puis le bruit s'arrêtait dans le silence de l'arrêt : partait alors une compagnie de perdrix, rasant la cime des tiges avec un grand froufrou d'ailes ; les volatiles se disséminaient aux coups de fusil, puis leur vol distinct sur le gris du ciel s'abaissait vers la terre, et on les suivait de l'œil jusqu'à ce qu'elles se perdissent.
C'étaient aussi les longues courses assoiffées des jours de soleil à travers le rutilement des campagnes, vers des horizons bleus et or ; parfois, on traversait une route qui, toute droite, perçait la plaine de sa ligne de poussière blanchâtre et qui alignait de chaque côté ses tas réguliers de cailloux dignes d'une croix noire.