01
0225v
qu’il contînt une révélation de l’âme humaine, dénonçant à
03chacun ce qu’il ait, où chacun se verrait deviné, mis à jour
04le poète n’aurait qu’à fuir ou serait impitoyablement lapidé
05Faire une être141 beau de toutes les beautés physiques et morales, en
06faire une
exceptionnelle créature, dont le monde entier soit
07indigne, un être déclassé par sa noblesse même, et le mener à travers la
08vie, et
vers l’Amour pur – il goûte à différentes ivresses. –
mais
09quel vin est assez pur pour couler en cette noble poitrine, quelle liqueur
10digne d’allumer une fête d’ivresse en cette royale cervelle
11et un soir entré142 dans une maison publique – une fille
12fasciné par son incroyable beauté lui crie : qu’est-ce que tu fous là143 ?144
13Jeudi. Je monte vers
Montmartre la pente raide de la rue Lepic, en plein
14soleil sous le bleu lointain du
ciel. Des maisons basses de plâtre, à une fenêtre
15d’un rez de chaussée, dans une pièce nue des gens travaillent et chantent
16à mi-voix, à une fenêtre, une cage blanche d’osier qui oscille aux sauts d’un
17oiseau. Tout à coup à un détour de la rue, grimpe droit un talus herbeux
18et ensoleillé, derrière lequel monte le ciel d’azur clair, sur qui se détache la carquasse
19de bois mort du moulin de la galette145 –
puis, c’est un lacis de petites ruelles
22sinistres, noires de masures, bordés de pans de murs inutiles et isolés,
23des ruelles qui se croisent ouvrant des perspecti de rues, et qui tournent
24autour de la basilique de pierres neuves entre leurs échafaudages146 noircis
25aux pluies de l’hiver –
un enfant vêtu d’une blouse jaunâtre joue accroupi
26sesles cheveux emmêlés et longs et hérissés de sate tête font sur les pavés
27une ombre d’araigné.
25v
qu’il contînt une révélation de l’âme humaine, dénonçant à chacun ce qu’il est, où chacun se verrait deviné, mis à jour,
le poète n’aurait qu’à fuir ou serait impitoyablement lapidé.
Faire un être141 beau de toutes les beautés physiques et morales, en faire une exceptionnelle créature, dont le monde entier soit indigne, un être déclassé par sa noblesse même, et le mener à travers la vie, et vers l’Amour pur – il goûte à différentes ivresses. Mais quel vin est assez pur pour couler en cette noble poitrine, quelle liqueur digne d’allumer une fête d’ivresse en cette royale cervelle ? Et un soir, entré142 dans une maison publique, une fille, fascinée par son incroyable beauté, lui crie : "qu’est-ce que tu fous là143 ?144"
Jeudi. Je monte vers Montmartre la pente raide de la rue Lepic, en plein soleil sous le bleu lointain du ciel. Des maisons basses de plâtre ; à une fenêtre d’un rez-de-chaussée, dans une pièce nue, des gens travaillent et chantent à mi-voix ; à une fenêtre, une cage blanche d’osier qui oscille aux sauts d’un oiseau. Tout à coup, à un détour de la rue, grimpe droit un talus herbeux et ensoleillé, derrière lequel monte le ciel d’azur clair, sur qui se détache la carcasse de bois mort du Moulin de la Galette145. Puis, c’est un lacis de petites ruelles sinistres, noires de masures, bordées de pans de murs inutiles et isolés, des ruelles qui se croisent, ouvrant des perspectives de rues, et qui tournent autour de la basilique de pierres neuves entre leurs échafaudages146 noircis aux pluies de l’hiver. Un enfant vêtu d’une blouse jaunâtre joue, accroupi ; les cheveux emmêlés et longs et hérissés de sa tête font sur les pavés une ombre d’araignée.
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0225v
qu’il contînt une révélation de l’âme humaine, dénonçant à
03chacun ce qu’il ait, où chacun se verrait deviné, mis à jour
04le poète n’aurait qu’à fuir ou serait impitoyablement lapidé
05Faire une être141 beau de toutes les beautés physiques et morales, en
06faire une
exceptionnelle créature, dont le monde entier soit
07indigne, un être déclassé par sa noblesse même, et le mener à travers la
08vie, et
vers l’Amour pur – il goûte à différentes ivresses. –
mais
09quel vin est assez pur pour couler en cette noble poitrine, quelle liqueur
10digne d’allumer une fête d’ivresse en cette royale cervelle
11et un soir entré142 dans une maison publique – une fille
12fasciné par son incroyable beauté lui crie : qu’est-ce que tu fous là143 ?144
13Jeudi. Je monte vers
Montmartre la pente raide de la rue Lepic, en plein
14soleil sous le bleu lointain du
ciel. Des maisons basses de plâtre, à une fenêtre
15d’un rez de chaussée, dans une pièce nue des gens travaillent et chantent
16à mi-voix, à une fenêtre, une cage blanche d’osier qui oscille aux sauts d’un
17oiseau. Tout à coup à un détour de la rue, grimpe droit un talus herbeux
18et ensoleillé, derrière lequel monte le ciel d’azur clair, sur qui se détache la carquasse
19de bois mort du moulin de la galette145 –
puis, c’est un lacis de petites ruelles
22sinistres, noires de masures, bordés de pans de murs inutiles et isolés,
23des ruelles qui se croisent ouvrant des perspecti de rues, et qui tournent
24autour de la basilique de pierres neuves entre leurs échafaudages146 noircis
25aux pluies de l’hiver –
un enfant vêtu d’une blouse jaunâtre joue accroupi
26sesles cheveux emmêlés et longs et hérissés de sate tête font sur les pavés
27une ombre d’araigné.
25v
qu’il contînt une révélation de l’âme humaine, dénonçant à chacun ce qu’il est, où chacun se verrait deviné, mis à jour,
le poète n’aurait qu’à fuir ou serait impitoyablement lapidé.
Faire un être141 beau de toutes les beautés physiques et morales, en faire une exceptionnelle créature, dont le monde entier soit indigne, un être déclassé par sa noblesse même, et le mener à travers la vie, et vers l’Amour pur – il goûte à différentes ivresses. Mais quel vin est assez pur pour couler en cette noble poitrine, quelle liqueur digne d’allumer une fête d’ivresse en cette royale cervelle ? Et un soir, entré142 dans une maison publique, une fille, fascinée par son incroyable beauté, lui crie : "qu’est-ce que tu fous là143 ?144"
Jeudi. Je monte vers Montmartre la pente raide de la rue Lepic, en plein soleil sous le bleu lointain du ciel. Des maisons basses de plâtre ; à une fenêtre d’un rez-de-chaussée, dans une pièce nue, des gens travaillent et chantent à mi-voix ; à une fenêtre, une cage blanche d’osier qui oscille aux sauts d’un oiseau. Tout à coup, à un détour de la rue, grimpe droit un talus herbeux et ensoleillé, derrière lequel monte le ciel d’azur clair, sur qui se détache la carcasse de bois mort du Moulin de la Galette145. Puis, c’est un lacis de petites ruelles sinistres, noires de masures, bordées de pans de murs inutiles et isolés, des ruelles qui se croisent, ouvrant des perspectives de rues, et qui tournent autour de la basilique de pierres neuves entre leurs échafaudages146 noircis aux pluies de l’hiver. Un enfant vêtu d’une blouse jaunâtre joue, accroupi ; les cheveux emmêlés et longs et hérissés de sa tête font sur les pavés une ombre d’araignée.