02Brunetière105 – Bossuet-Prudhomme106
03les Aphorismes de Monsieur Prudhomme émis avec les phrases de
04Bossuet.
05À peine levé107 il108
descendait au salon, et une pipe allumée avec la hâte
06gourmande de la première flambée, il s’asseyait sur le rebord de la
07fenêtre
ouverte, les jambes pendantes, et d’un mouvement lent
08balancées, qui faisaient se défeuiller les roses mi fanées vacillantes
09aux tiges du rosier grimpant le long du mur.
10Alors longuement, pris d’un indicible bien être il regardait devant lui
11le jardin vert et luxuriant séchait ses rosées au premier soleil
12c’était un émoi charmant de verdures, tressaillantes de souffles
13d’air expirant sans avoir eu la force de se transformers’affermir en véritables
14brises – dans les allées, derrière les massifs, paraissait allant etle va et vient
15venant un peu dudu blanc de la camisole de la propriéte109 qui allait
16à ses fleurs, un arrosoir aux mains.– Tout là bas, au dessus de la
17crête du petit mur duveté de mousses et bordé de plantes parasites
18on voyait le fleuve. Entre ses grèves de sable, il passait
19entre les osiers souples, et s’enfuyait vers le lointain vaporeux, par delà
20le vieux pont qui le traversait, et sa coulée se terminait là b en un
21coude brusque qui l’élargissait en lac, et tout cela était bleuâtre
22incertain en de translucides brumes, et son rêve épars se faisait fluide
23et
attendri comme ces brumes, volage et parfumée comme la fumée
24de sa pipe, et de ce fleuve montait pour lui une émotion qu’il
Brunetière105 : Bossuet-Prudhomme106.
Les Aphorismes de Monsieur Prudhomme émis avec les phrases de Bossuet.
À peine levé107 il108 descendait au salon, et une pipe allumée avec la hâte gourmande de la première flambée, il s’asseyait sur le rebord de la fenêtre ouverte, les jambes pendantes, et d’un mouvement lent balancées, qui faisaient se défeuiller les roses mi-fanées, vacillantes aux tiges du rosier grimpant le long du mur.
Alors, longuement, pris d’un indicible bien-être, il regardait devant lui : le jardin vert et luxuriant séchait ses rosées au premier soleil ; c’était un émoi charmant de verdures, tressaillantes de souffles d’air expirant sans avoir eu la force de s’affermir en véritables brises ; dans les allées, derrière les massifs, paraissait le va-et-vient du blanc de camisole de la propriétaire109 qui allait à ses fleurs, un arrosoir aux mains. Tout là-bas, au-dessus de la crête du petit mur duveté de mousses et bordé de plantes parasites, on voyait le fleuve. Entre ses grèves de sable, il passait entre les osiers souples, et s’enfuyait vers le lointain vaporeux, par delà le vieux pont qui le traversait, et sa coulée se terminait là-bas en un coude brusque qui l’élargissait en lac, et tout cela était bleuâtre, incertain en de translucides brumes, et son rêve épars se faisait fluide et attendri comme ces brumes, volage et parfumé comme la fumée de sa pipe, et de ce fleuve montait pour lui une émotion qu’il
02Brunetière105 – Bossuet-Prudhomme106
03les Aphorismes de Monsieur Prudhomme émis avec les phrases de
04Bossuet.
05À peine levé107 il108
descendait au salon, et une pipe allumée avec la hâte
06gourmande de la première flambée, il s’asseyait sur le rebord de la
07fenêtre
ouverte, les jambes pendantes, et d’un mouvement lent
08balancées, qui faisaient se défeuiller les roses mi fanées vacillantes
09aux tiges du rosier grimpant le long du mur.
10Alors longuement, pris d’un indicible bien être il regardait devant lui
11le jardin vert et luxuriant séchait ses rosées au premier soleil
12c’était un émoi charmant de verdures, tressaillantes de souffles
13d’air expirant sans avoir eu la force de se transformers’affermir en véritables
14brises – dans les allées, derrière les massifs, paraissait allant etle va et vient
15venant un peu dudu blanc de la camisole de la propriéte109 qui allait
16à ses fleurs, un arrosoir aux mains.– Tout là bas, au dessus de la
17crête du petit mur duveté de mousses et bordé de plantes parasites
18on voyait le fleuve. Entre ses grèves de sable, il passait
19entre les osiers souples, et s’enfuyait vers le lointain vaporeux, par delà
20le vieux pont qui le traversait, et sa coulée se terminait là b en un
21coude brusque qui l’élargissait en lac, et tout cela était bleuâtre
22incertain en de translucides brumes, et son rêve épars se faisait fluide
23et
attendri comme ces brumes, volage et parfumée comme la fumée
24de sa pipe, et de ce fleuve montait pour lui une émotion qu’il
Brunetière105 : Bossuet-Prudhomme106.
Les Aphorismes de Monsieur Prudhomme émis avec les phrases de Bossuet.
À peine levé107 il108 descendait au salon, et une pipe allumée avec la hâte gourmande de la première flambée, il s’asseyait sur le rebord de la fenêtre ouverte, les jambes pendantes, et d’un mouvement lent balancées, qui faisaient se défeuiller les roses mi-fanées, vacillantes aux tiges du rosier grimpant le long du mur.
Alors, longuement, pris d’un indicible bien-être, il regardait devant lui : le jardin vert et luxuriant séchait ses rosées au premier soleil ; c’était un émoi charmant de verdures, tressaillantes de souffles d’air expirant sans avoir eu la force de s’affermir en véritables brises ; dans les allées, derrière les massifs, paraissait le va-et-vient du blanc de camisole de la propriétaire109 qui allait à ses fleurs, un arrosoir aux mains. Tout là-bas, au-dessus de la crête du petit mur duveté de mousses et bordé de plantes parasites, on voyait le fleuve. Entre ses grèves de sable, il passait entre les osiers souples, et s’enfuyait vers le lointain vaporeux, par delà le vieux pont qui le traversait, et sa coulée se terminait là-bas en un coude brusque qui l’élargissait en lac, et tout cela était bleuâtre, incertain en de translucides brumes, et son rêve épars se faisait fluide et attendri comme ces brumes, volage et parfumé comme la fumée de sa pipe, et de ce fleuve montait pour lui une émotion qu’il