02La Lobbe.
03Lundi 13 Juin.
04Je suis à La Lobbe maintenant et je veux, chaque soir, fidèlement, en
05prose simple – dire ce que durant ce séjour, j'aurai vu et senti,
06confession de l'âme et confession des yeux.
07Gare de l'Est. J'ai mon billet, mes bagages sont enregistrés sans
08excédent, le train est là, lanternes allumées, quelques messieurs
09en cache-poussière jaunâtre, coiffés de rondes calottes, se penchent
10des portières ouvertes, ou fermées, à certaines le crochet de sûreté
11retombe, comme un bras cassé, sur le quai quelques promeneurs
12Je suis sans joie et sans regret...
13l'arrivée d'un matinal train de banlieue déverse sur le trottoir,
14une foule, les campagnards du Lundi, un défilé triste et grotesque
15de tous ceux là qui essayèrent de fuir la ville ce dimanche d'hier
16pour la petite bicoque louée quelque part, ou les ébats sur l'herbe,
17et
rapportant de là bas des fleurs. Il y a des femmes qui portent de
18gros bouquets se fanant, d'autres traînent des bottes d'aubépines
19un pauvre petit vieux rapé tient à sa main une seule rose,
20un autre mâchonne une tige de blé verts encore, qu'il a cueilli
21sur la
route...
22Passé la ville, les fauxbourgs, les campagnes suburbaines, de
La Lobbe.
Lundi 13 Juin.
Je suis à La Lobbe maintenant et je veux, chaque soir, fidèlement, en prose simple, dire ce que durant ce séjour, j'aurai vu et senti, confession de l'âme et confession des yeux.
Gare de l'Est. J'ai mon billet, mes bagages sont enregistrés sans excédent ; le train est là, lanternes allumées ; quelques messieurs en cache-poussière jaunâtre, coiffés de rondes calottes, se penchent des portières ouvertes, ou fermées ; à certaines, le crochet de sûreté retombe, comme un bras cassé ; sur le quai, quelques promeneurs. Je suis sans joie et sans regret...
l'arrivée d'un matinal train de banlieue déverse, sur le trottoir, une foule, les campagnards du Lundi, un défilé triste et grotesque de tous ceux-là qui essayèrent de fuir la ville ce dimanche d'hier pour la petite bicoque louée quelque part, ou les ébats sur l'herbe, et rapportant de là-bas des fleurs. Il y a des femmes qui portent de gros bouquets se fanant, d'autres traînent des bottes d'aubépines ; un pauvre petit vieux rapé tient à sa main une seule rose, un autre mâchonne une tige de blé verts encore, qu'il a cueilli sur la route...
Passé la ville, les faubourgs, les campagnes suburbaines, de
02La Lobbe.
03Lundi 13 Juin.
04Je suis à La Lobbe maintenant et je veux, chaque soir, fidèlement, en
05prose simple – dire ce que durant ce séjour, j'aurai vu et senti,
06confession de l'âme et confession des yeux.
07Gare de l'Est. J'ai mon billet, mes bagages sont enregistrés sans
08excédent, le train est là, lanternes allumées, quelques messieurs
09en cache-poussière jaunâtre, coiffés de rondes calottes, se penchent
10des portières ouvertes, ou fermées, à certaines le crochet de sûreté
11retombe, comme un bras cassé, sur le quai quelques promeneurs
12Je suis sans joie et sans regret...
13l'arrivée d'un matinal train de banlieue déverse sur le trottoir,
14une foule, les campagnards du Lundi, un défilé triste et grotesque
15de tous ceux là qui essayèrent de fuir la ville ce dimanche d'hier
16pour la petite bicoque louée quelque part, ou les ébats sur l'herbe,
17et
rapportant de là bas des fleurs. Il y a des femmes qui portent de
18gros bouquets se fanant, d'autres traînent des bottes d'aubépines
19un pauvre petit vieux rapé tient à sa main une seule rose,
20un autre mâchonne une tige de blé verts encore, qu'il a cueilli
21sur la
route...
22Passé la ville, les fauxbourgs, les campagnes suburbaines, de
La Lobbe.
Lundi 13 Juin.
Je suis à La Lobbe maintenant et je veux, chaque soir, fidèlement, en prose simple, dire ce que durant ce séjour, j'aurai vu et senti, confession de l'âme et confession des yeux.
Gare de l'Est. J'ai mon billet, mes bagages sont enregistrés sans excédent ; le train est là, lanternes allumées ; quelques messieurs en cache-poussière jaunâtre, coiffés de rondes calottes, se penchent des portières ouvertes, ou fermées ; à certaines, le crochet de sûreté retombe, comme un bras cassé ; sur le quai, quelques promeneurs. Je suis sans joie et sans regret...
l'arrivée d'un matinal train de banlieue déverse, sur le trottoir, une foule, les campagnards du Lundi, un défilé triste et grotesque de tous ceux-là qui essayèrent de fuir la ville ce dimanche d'hier pour la petite bicoque louée quelque part, ou les ébats sur l'herbe, et rapportant de là-bas des fleurs. Il y a des femmes qui portent de gros bouquets se fanant, d'autres traînent des bottes d'aubépines ; un pauvre petit vieux rapé tient à sa main une seule rose, un autre mâchonne une tige de blé verts encore, qu'il a cueilli sur la route...
Passé la ville, les faubourgs, les campagnes suburbaines, de