02Vendredi 3 juin.
03L'imbécille charité parisienne s'apitoie ces jours-ci sur l'incendie
04de l'Opéra Comique.
L'inondation et les tremblements de terre
05nous ont déjà fourni les vocables : d'inondés et de tremblés –
06ce dernier désastre y ajoute
celui de sinistrés.
07La presse s'apitoie sur le sort des machinistes, des choristes
08des harpistes, des violonistes, des claquistes momentanément
09inoccupés, et déplore le sort de ces malheureux qui
10mangeaient avant
d'entrer au théâtre un haricot de mouton – ce plat fait pleurer les
Champsauri.
11 On veille à leur fournir des ressources illimitées – il y a
12pourtant les ouvriers sans travail dont on ne s'occupe
13guère, c'était un
précédent, mais on veut réparer.
14Tout est bien. Les fêtes s'organisent à leur bénéfice, pourquoi
15
????????????????????????????????????????????????????????????????????????? les bordels aussi n'auraient-ils pas la généreuse
idée
16d'attribuer leurs recettes vespérales à ce bel usage
17Tandis que des colporteurs farceurs et amis, profitent
18de la curiosité bien naturelle, pour glisser,
parmi
19les photographies qu'ils vendent des victimes, le
20portrait démodé de Mme de
Montille92
Vendredi 3 juin.
L'imbécile charité parisienne s'apitoie ces jours-ci sur l'incendie de l'Opéra Comique. L'inondation et les tremblements de terre nous ont déjà fourni les vocables : d'inondés et de tremblés – ce dernier désastre y ajoute celui de sinistrés.
La presse s'apitoie sur le sort des machinistes, des choristes des harpistes, des violonistes, des claquistes momentanément inoccupés, et déplore le sort de ces malheureux qui mangeaient avant d'entrer au théâtre un haricot de mouton – ce plat fait pleurer les Champsauri.
On veille à leur fournir des ressources illimitées – il y a pourtant les ouvriers sans travail dont on ne s'occupe guère, c'était un précédent, mais on veut réparer.
Tout est bien. Les fêtes s'organisent à leur bénéfice, pourquoi ????????????????????????????????????????????????????????????????????????? les bordels aussi n'auraient-ils pas la généreuse idée d'attribuer leurs recettes vespérales à ce bel usage ? Tandis que des colporteurs, farceurs et amis, profitent de la curiosité bien naturelle, pour glisser, parmi les photographies qu'ils vendent des victimes, le portrait démodé de Mme de Montille92.
9302Vendredi 3 juin.
03L'imbécille charité parisienne s'apitoie ces jours-ci sur l'incendie
04de l'Opéra Comique.
L'inondation et les tremblements de terre
05nous ont déjà fourni les vocables : d'inondés et de tremblés –
06ce dernier désastre y ajoute
celui de sinistrés.
07La presse s'apitoie sur le sort des machinistes, des choristes
08des harpistes, des violonistes, des claquistes momentanément
09inoccupés, et déplore le sort de ces malheureux qui
10mangeaient avant
d'entrer au théâtre un haricot de mouton – ce plat fait pleurer les
Champsauri.
11 On veille à leur fournir des ressources illimitées – il y a
12pourtant les ouvriers sans travail dont on ne s'occupe
13guère, c'était un
précédent, mais on veut réparer.
14Tout est bien. Les fêtes s'organisent à leur bénéfice, pourquoi
15
????????????????????????????????????????????????????????????????????????? les bordels aussi n'auraient-ils pas la généreuse
idée
16d'attribuer leurs recettes vespérales à ce bel usage
17Tandis que des colporteurs farceurs et amis, profitent
18de la curiosité bien naturelle, pour glisser,
parmi
19les photographies qu'ils vendent des victimes, le
20portrait démodé de Mme de
Montille92
Vendredi 3 juin.
L'imbécile charité parisienne s'apitoie ces jours-ci sur l'incendie de l'Opéra Comique. L'inondation et les tremblements de terre nous ont déjà fourni les vocables : d'inondés et de tremblés – ce dernier désastre y ajoute celui de sinistrés.
La presse s'apitoie sur le sort des machinistes, des choristes des harpistes, des violonistes, des claquistes momentanément inoccupés, et déplore le sort de ces malheureux qui mangeaient avant d'entrer au théâtre un haricot de mouton – ce plat fait pleurer les Champsauri.
On veille à leur fournir des ressources illimitées – il y a pourtant les ouvriers sans travail dont on ne s'occupe guère, c'était un précédent, mais on veut réparer.
Tout est bien. Les fêtes s'organisent à leur bénéfice, pourquoi ????????????????????????????????????????????????????????????????????????? les bordels aussi n'auraient-ils pas la généreuse idée d'attribuer leurs recettes vespérales à ce bel usage ? Tandis que des colporteurs, farceurs et amis, profitent de la curiosité bien naturelle, pour glisser, parmi les photographies qu'ils vendent des victimes, le portrait démodé de Mme de Montille92.
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Édition numérique des Cahiers d’Henri de Régnier