01
0238
d'hallucinations vraies qui n'ont rien de l'artificiel charmant
03et du volontaire des cauchemars de Poei. Nervali était fou
04réellement, et le récit de sa folie n'est que triste.. c'est curieux
05simplement.
06Quant au style, je n'ai trouvé qu'une phrase indécise
07parfois, extrêmement solide et pleine, mais la plupart du
08temps, d'une expression
tâtonnante.
09Quant à Sylvie c'est un simple et délicieux récit, un peu décousu
10raconté d'une voix brisée, une timbre de style que j'ai retrouvé
11dans quelques unes des histoires d'Anatole France68.
12Mardi. Je viens de voir aux Beaux-Arts l'exposition de Millet69.
13Excellent et surtout dans les pastells, les aquarelle et les fusains, dans les
14toiles sa touche s'alourdit et se fait gauche, et très souvent en les
15reprenant à l'huile il gâte ses sujets dont il avait fait de
16merveilleuse esquisses.
17Malgré tout il reste un grand poète de la terre. Il a peint, si on peut ainsi s'exprimer le paysan classique70, en ce sens qu'il
18en a donné
une apparence dont l'étude engendra tout une
19école.
20Ce n'est pas qu'il ait tout compris – il est le peintre de la solitude
38
d'hallucinations vraies, qui n'ont rien de l'artificiel charmant et du volontaire des cauchemars de Poei. Nervali était fou
réellement, et le récit de sa folie n'est que triste... c'est curieux,
simplement.
Quant au style, je n'ai trouvé qu'une phrase indécise parfois, extrêmement solide et pleine, mais la plupart du temps, d'une expression tâtonnante.
Quant à Sylvie, c'est un simple et délicieux récit, un peu décousu, raconté d'une voix brisée, un timbre de style que j'ai retrouvé dans quelques-unes des histoires d'Anatole France68.
Mardi. Je viens de voir aux Beaux-Arts l'exposition de Millet69. Excellent et surtout dans les pastels, les aquarelles et les fusains, dans les toiles sa touche s'alourdit et se fait gauche, et très souvent, en les reprenant à l'huile, il gâte ses sujets dont il avait fait de merveilleuses esquisses.
Malgré tout, il reste un grand poète de la terre. Il a peint, si on peut ainsi s'exprimer, le paysan classique70, en ce sens qu'il en a donné une apparence dont l'étude engendra toute une école.
Ce n'est pas qu'il ait tout compris – il est le peintre de la solitude,
01
0238
d'hallucinations vraies qui n'ont rien de l'artificiel charmant
03et du volontaire des cauchemars de Poei. Nervali était fou
04réellement, et le récit de sa folie n'est que triste.. c'est curieux
05simplement.
06Quant au style, je n'ai trouvé qu'une phrase indécise
07parfois, extrêmement solide et pleine, mais la plupart du
08temps, d'une expression
tâtonnante.
09Quant à Sylvie c'est un simple et délicieux récit, un peu décousu
10raconté d'une voix brisée, une timbre de style que j'ai retrouvé
11dans quelques unes des histoires d'Anatole France68.
12Mardi. Je viens de voir aux Beaux-Arts l'exposition de Millet69.
13Excellent et surtout dans les pastells, les aquarelle et les fusains, dans les
14toiles sa touche s'alourdit et se fait gauche, et très souvent en les
15reprenant à l'huile il gâte ses sujets dont il avait fait de
16merveilleuse esquisses.
17Malgré tout il reste un grand poète de la terre. Il a peint, si on peut ainsi s'exprimer le paysan classique70, en ce sens qu'il
18en a donné
une apparence dont l'étude engendra tout une
19école.
20Ce n'est pas qu'il ait tout compris – il est le peintre de la solitude
38
d'hallucinations vraies, qui n'ont rien de l'artificiel charmant et du volontaire des cauchemars de Poei. Nervali était fou
réellement, et le récit de sa folie n'est que triste... c'est curieux,
simplement.
Quant au style, je n'ai trouvé qu'une phrase indécise parfois, extrêmement solide et pleine, mais la plupart du temps, d'une expression tâtonnante.
Quant à Sylvie, c'est un simple et délicieux récit, un peu décousu, raconté d'une voix brisée, un timbre de style que j'ai retrouvé dans quelques-unes des histoires d'Anatole France68.
Mardi. Je viens de voir aux Beaux-Arts l'exposition de Millet69. Excellent et surtout dans les pastels, les aquarelles et les fusains, dans les toiles sa touche s'alourdit et se fait gauche, et très souvent, en les reprenant à l'huile, il gâte ses sujets dont il avait fait de merveilleuses esquisses.
Malgré tout, il reste un grand poète de la terre. Il a peint, si on peut ainsi s'exprimer, le paysan classique70, en ce sens qu'il en a donné une apparence dont l'étude engendra toute une école.
Ce n'est pas qu'il ait tout compris – il est le peintre de la solitude,