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il était plus long que large et présentait cette particularité d’être
03dépourvu de toute autre verdure abritante qu’un noisetier dont
04les feuilles mobiles jetaient une ombre criblée d’or sur les bancs qui
05étaient là placés – Aux murs des espaliers – des pêchers aux feuilles
06en langue dentelée et velouteuse – des poiriers aux feuilles métalliques
07d’un côté couleur du houx, en dessous d’un vert plus frais et comme écorché.
08le long des allées çà et là d’autres poiriers où parmi des feuillages
09pauvres et recroquevillés de bistre rondissait un contour de poire
10mûrissante – certains d’une luxuriante feuillée ne portaient
11aucun fruit –
dan les carrés des légumes, des salades, leur cœur
12blanc qu’un osier nouait comme un chignon, les feuilles basses
13inclinées à
terre et poussiéreuses, rongées par une tortue qu’on
14savait là depuis nombre d’années – il y avait un grand carré
15planté de pommes de terre à moitié déterrées, et au milieu
16un prunier au tronc écartelé criblé de mirabelles couleu d'or
17qui au moindre vent, mûres, tombaient comme grêle à terre
18rebondissaient sur les mottes, intactes mais une légère talure
19meurtrissait leur givre, ou bien s’y écrasaient en une
20bouillie, goûtée des abeilles et des guêpes qui s’y gorge et
21bourdonnaient à tout venant, des abeilles qui volaient ou qui
22cachées dans une fente de la prune
sortait en ronflant à travers
23les doigts qui tenaient le fruit59
24Tout le fond du jardin était consacré à une culture économique
25de luzerne
Il était plus long que large et présentait cette particularité d’être dépourvu de toute autre verdure abritante qu’un noisetier dont les feuilles mobiles jetaient une ombre criblée d’or sur les bancs qui étaient là placés. Aux murs des espaliers, des pêchers aux feuilles en langue dentelée et velouteuse, des poiriers aux feuilles métalliques d’un côté couleur du houx, en dessous d’un vert plus frais et comme écorché. Le long des allées, çà et là, d’autres poiriers où, parmi des feuillages pauvres et recroquevillés de bistre, rondissait un contour de poire mûrissante – certains, d’une luxuriante feuillée, ne portaient aucun fruit ; dans les carrés des légumes, des salades, leur cœur blanc qu’un osier nouait comme un chignon, les feuilles basses inclinées à terre et poussiéreuses, rongées par une tortue qu’on savait là depuis nombre d’années ; il y avait un grand carré planté de pommes de terre à moitié déterrées, et au milieu, un prunier au tronc écartelé, criblé de mirabelles couleur d'or qui, au moindre vent, mûres, tombaient comme grêle à terre, rebondissaient sur les mottes, intactes – mais une légère talure meurtrissait leur givre, ou bien s’y écrasaient en une bouillie goûtée des abeilles et des guêpes qui s’y gorgeaient et bourdonnaient à tout venant, des abeilles qui volaient ou qui, cachées dans une fente de la prune, sortaient en ronflant à travers les doigts qui tenaient le fruit59.
Tout le fond du jardin était consacré à une culture économique de luzerne.
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il était plus long que large et présentait cette particularité d’être
03dépourvu de toute autre verdure abritante qu’un noisetier dont
04les feuilles mobiles jetaient une ombre criblée d’or sur les bancs qui
05étaient là placés – Aux murs des espaliers – des pêchers aux feuilles
06en langue dentelée et velouteuse – des poiriers aux feuilles métalliques
07d’un côté couleur du houx, en dessous d’un vert plus frais et comme écorché.
08le long des allées çà et là d’autres poiriers où parmi des feuillages
09pauvres et recroquevillés de bistre rondissait un contour de poire
10mûrissante – certains d’une luxuriante feuillée ne portaient
11aucun fruit –
dan les carrés des légumes, des salades, leur cœur
12blanc qu’un osier nouait comme un chignon, les feuilles basses
13inclinées à
terre et poussiéreuses, rongées par une tortue qu’on
14savait là depuis nombre d’années – il y avait un grand carré
15planté de pommes de terre à moitié déterrées, et au milieu
16un prunier au tronc écartelé criblé de mirabelles couleu d'or
17qui au moindre vent, mûres, tombaient comme grêle à terre
18rebondissaient sur les mottes, intactes mais une légère talure
19meurtrissait leur givre, ou bien s’y écrasaient en une
20bouillie, goûtée des abeilles et des guêpes qui s’y gorge et
21bourdonnaient à tout venant, des abeilles qui volaient ou qui
22cachées dans une fente de la prune
sortait en ronflant à travers
23les doigts qui tenaient le fruit59
24Tout le fond du jardin était consacré à une culture économique
25de luzerne
Il était plus long que large et présentait cette particularité d’être dépourvu de toute autre verdure abritante qu’un noisetier dont les feuilles mobiles jetaient une ombre criblée d’or sur les bancs qui étaient là placés. Aux murs des espaliers, des pêchers aux feuilles en langue dentelée et velouteuse, des poiriers aux feuilles métalliques d’un côté couleur du houx, en dessous d’un vert plus frais et comme écorché. Le long des allées, çà et là, d’autres poiriers où, parmi des feuillages pauvres et recroquevillés de bistre, rondissait un contour de poire mûrissante – certains, d’une luxuriante feuillée, ne portaient aucun fruit ; dans les carrés des légumes, des salades, leur cœur blanc qu’un osier nouait comme un chignon, les feuilles basses inclinées à terre et poussiéreuses, rongées par une tortue qu’on savait là depuis nombre d’années ; il y avait un grand carré planté de pommes de terre à moitié déterrées, et au milieu, un prunier au tronc écartelé, criblé de mirabelles couleur d'or qui, au moindre vent, mûres, tombaient comme grêle à terre, rebondissaient sur les mottes, intactes – mais une légère talure meurtrissait leur givre, ou bien s’y écrasaient en une bouillie goûtée des abeilles et des guêpes qui s’y gorgeaient et bourdonnaient à tout venant, des abeilles qui volaient ou qui, cachées dans une fente de la prune, sortaient en ronflant à travers les doigts qui tenaient le fruit59.
Tout le fond du jardin était consacré à une culture économique de luzerne.