02Samedi 23 Avril 87
03Un soleil lourd coupé d'ondées brusques qui font reluire le gris des
04pavés bientôt secs pour se mouiller de nouveau à la prochaine averse
05À travers cela, des souffles de vent qui éparpilles des poussières
06La rue de Richeli me mène chez Alcan-Lévy1 et de là en une flânerie
07 lasse, les jambes cassées je m'arrête aux devantures de Van Bosch2, où
08un portrait m'émeut d'une façon insolite. il représente je cre
J. Hading3
09Assise en ce fauteuil elle est serrée d'une robe noire, décolletée – un figure d'un
10bel oval, un air d'attente, en cette courbe des lèvres et ce doute d'yeux noirs
11et la grâce des cheveux qu'on devine fins et dociles aux
souffles, descend en
12 ondes sur le front, séparés d'une blancheur de raie, et aux montres des
13 photographes de la rue Rivoli, je cherche si je ne reverrai pas le doux visage
14le doux visage qu'un caprice empressé m'a rendu presque cher.
15Je les connais trop ces heures où l'âme vide s'affole et se désespère, où la volonté
16patauge en des marais de navrement, où l'on va désemparé, et sans courage
17 où des choses indifférentes vous affligent, cette état de sensibilité
18douloureuse et inquiète, où même les événements politiques4 attristent.
19 Et pour sortir de là, rien. Les rues s'emplissent d'inaccessibles tentations
20de luxe, du désir de leurs femmes qui passent, et rentré en la chambre
21qui a vu tant d'heures d'exaltations cérébrales, le travail se
dérobe
22et manque, et on reste à suivre sa chute vers l'atonie
Samedi 23 Avril 87
Un soleil lourd coupé d'ondées brusques qui font reluire le gris des pavés bientôt secs pour se mouiller de nouveau à la prochaine averse. À travers cela, des souffles de vent qui éparpilles des poussières. La rue de Richelieu me mène chez Alcan-Lévy1 et de là en une flânerie lasse, les jambes cassées, je m'arrête aux devantures de Van Bosch2, où un portrait m'émeut d'une façon insolite. Il représente, je crois, Jane Hading3. Assise en ce fauteuil, elle est serrée d'une robe noire, décolletée – une figure d'un bel ovale, un air d'attente, en cette courbe des lèvres et ce doute d'yeux noirs et la grâce des cheveux qu'on devine fins et dociles aux souffles, descend en ondes sur le front, séparés d'une blancheur de raie, et aux montres des photographes de la rue de Rivoli, je cherche si je ne reverrai pas le doux visage, le doux visage qu'un caprice empressé m'a rendu presque cher.
Je les connais trop, ces heures où l'âme vide s'affole et se désespère, où la volonté patauge en des marais de navrement, où l'on va désemparé, et sans courage, où des choses indifférentes vous affligent, cet état de sensibilité douloureuse et inquiète, où même les événements politiques4 attristent. Et pour sortir de là, rien. Les rues s'emplissent d'inaccessibles tentations de luxe, du désir de leurs femmes qui passent, et rentré en la chambre qui a vu tant d'heures d'exaltations cérébrales, le travail se dérobe et manque, et on reste à suivre sa chute vers l'atonie.
02Samedi 23 Avril 87
03Un soleil lourd coupé d'ondées brusques qui font reluire le gris des
04pavés bientôt secs pour se mouiller de nouveau à la prochaine averse
05À travers cela, des souffles de vent qui éparpilles des poussières
06La rue de Richeli me mène chez Alcan-Lévy1 et de là en une flânerie
07 lasse, les jambes cassées je m'arrête aux devantures de Van Bosch2, où
08un portrait m'émeut d'une façon insolite. il représente je cre
J. Hading3
09Assise en ce fauteuil elle est serrée d'une robe noire, décolletée – un figure d'un
10bel oval, un air d'attente, en cette courbe des lèvres et ce doute d'yeux noirs
11et la grâce des cheveux qu'on devine fins et dociles aux
souffles, descend en
12 ondes sur le front, séparés d'une blancheur de raie, et aux montres des
13 photographes de la rue Rivoli, je cherche si je ne reverrai pas le doux visage
14le doux visage qu'un caprice empressé m'a rendu presque cher.
15Je les connais trop ces heures où l'âme vide s'affole et se désespère, où la volonté
16patauge en des marais de navrement, où l'on va désemparé, et sans courage
17 où des choses indifférentes vous affligent, cette état de sensibilité
18douloureuse et inquiète, où même les événements politiques4 attristent.
19 Et pour sortir de là, rien. Les rues s'emplissent d'inaccessibles tentations
20de luxe, du désir de leurs femmes qui passent, et rentré en la chambre
21qui a vu tant d'heures d'exaltations cérébrales, le travail se
dérobe
22et manque, et on reste à suivre sa chute vers l'atonie
Samedi 23 Avril 87
Un soleil lourd coupé d'ondées brusques qui font reluire le gris des pavés bientôt secs pour se mouiller de nouveau à la prochaine averse. À travers cela, des souffles de vent qui éparpilles des poussières. La rue de Richelieu me mène chez Alcan-Lévy1 et de là en une flânerie lasse, les jambes cassées, je m'arrête aux devantures de Van Bosch2, où un portrait m'émeut d'une façon insolite. Il représente, je crois, Jane Hading3. Assise en ce fauteuil, elle est serrée d'une robe noire, décolletée – une figure d'un bel ovale, un air d'attente, en cette courbe des lèvres et ce doute d'yeux noirs et la grâce des cheveux qu'on devine fins et dociles aux souffles, descend en ondes sur le front, séparés d'une blancheur de raie, et aux montres des photographes de la rue de Rivoli, je cherche si je ne reverrai pas le doux visage, le doux visage qu'un caprice empressé m'a rendu presque cher.
Je les connais trop, ces heures où l'âme vide s'affole et se désespère, où la volonté patauge en des marais de navrement, où l'on va désemparé, et sans courage, où des choses indifférentes vous affligent, cet état de sensibilité douloureuse et inquiète, où même les événements politiques4 attristent. Et pour sortir de là, rien. Les rues s'emplissent d'inaccessibles tentations de luxe, du désir de leurs femmes qui passent, et rentré en la chambre qui a vu tant d'heures d'exaltations cérébrales, le travail se dérobe et manque, et on reste à suivre sa chute vers l'atonie.