02J'ai fait le tour de l'Île St Louis – j'ai suivi le quai d'Orléans49, sur les
03trottoirs
blancs de soleil – la Seine très verte étincelle par plaques
04lumineuses et mobiles – dans le poudroiement du ciel, le dôme du
05
Panthéon – du soleil encore aux façades des maisons, noires ou
06plâtrées, percées de larges ou irrégulières fenêtres, des balcons ondulant,
07des portes cochères aux cintres inégaux, dont la courbe écrasée de temps
08s'est déprimée – sur le quai de Bourbon, de ces m maisons pareilles
09tombe une ombre froide.
C'est triste vieux et charmant
cet coin de
10Paris.
11Parmi les littérateurs de mon âge je ne puis compter ni une
12amitié, ni une approbation. En somme mépris réciproques
13relations équivoques mais qu’importe ?50
14Il y avait une grande terrasse chez Me Villedey – nous avions la clé, et
15après le déjeuner on allait s’y installer. Il faisait humide sous de grands
16
arbre qui bruissaient, verdis de mousses microscopiques, qui rongeaient
17aussi la pierre friable de la balustrad. et je restais de longues heures à
18jouer dans la terre. c’était d’abord une couche de sable à gravier cristalli
19puis une terre noire et moite, et il montait de une odeur de moisi
20de mes trous où je déco
gigottaient51, à demi coupés
sortis et coupés par le
21fer de ma pelle, de longs vers que le sang ondait de nuances
22Par un escalier descellé on descendait vers une jardin presq inculte
23où bâillait dans un coin la descente d’une cave.
24Il y avait plus loin une petit cour, toute ensoleillée, plantée
25de mauvaise herbe vivaces avec un tas de tuiles et de fumier
26dans un coin sur lequel voltigeaient toujours des nuées de
J'ai fait le tour de l'Île Saint-Louis ; j'ai suivi le quai d'Orléans49, sur les trottoirs blancs de soleil ; la Seine très verte étincelle par plaques lumineuses et mobiles ; dans le poudroiement du ciel, le dôme du Panthéon ; du soleil encore aux façades des maisons, noires ou plâtrées, percées de larges ou irrégulières fenêtres, des balcons ondulant, des portes cochères aux cintres inégaux, dont la courbe écrasée de temps s'est déprimée ; sur le quai de Bourbon, de maisons pareilles tombe une ombre froide. C'est triste, vieux et charmant, ce coin de Paris.
Parmi les littérateurs de mon âge, je ne puis compter ni une amitié, ni une approbation. En somme, mépris réciproques, relations équivoques, mais qu’importe ?50
Il y avait une grande terrasse chez Mme Villedey ; nous avions la clé, et après le déjeuner on allait s’y installer. Il faisait humide sous de grands arbres qui bruissaient, verdis de mousses microscopiques, qui rongeaient aussi la pierre friable de la balustrade. Et je restais de longues heures à jouer dans la terre. C'était d’abord une couche de sable à gravier cristallin , puis une terre noire et moite, et il montait une odeur de moisi de mes trous où gigotaient51, à demi sortis et coupés par le fer de ma pelle, de longs vers que le sang ondait de nuances. Par un escalier descellé on descendait vers un jardin presque inculte où bâillait dans un coin la descente d’une cave. Il y avait plus loin une petit cour, toute ensoleillée, plantée de mauvaise herbe vivace avec un tas de tuiles et de fumier dans un coin, sur lequel voltigeaient toujours des nuées de
02J'ai fait le tour de l'Île St Louis – j'ai suivi le quai d'Orléans49, sur les
03trottoirs
blancs de soleil – la Seine très verte étincelle par plaques
04lumineuses et mobiles – dans le poudroiement du ciel, le dôme du
05
Panthéon – du soleil encore aux façades des maisons, noires ou
06plâtrées, percées de larges ou irrégulières fenêtres, des balcons ondulant,
07des portes cochères aux cintres inégaux, dont la courbe écrasée de temps
08s'est déprimée – sur le quai de Bourbon, de ces m maisons pareilles
09tombe une ombre froide.
C'est triste vieux et charmant
cet coin de
10Paris.
11Parmi les littérateurs de mon âge je ne puis compter ni une
12amitié, ni une approbation. En somme mépris réciproques
13relations équivoques mais qu’importe ?50
14Il y avait une grande terrasse chez Me Villedey – nous avions la clé, et
15après le déjeuner on allait s’y installer. Il faisait humide sous de grands
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arbre qui bruissaient, verdis de mousses microscopiques, qui rongeaient
17aussi la pierre friable de la balustrad. et je restais de longues heures à
18jouer dans la terre. c’était d’abord une couche de sable à gravier cristalli
19puis une terre noire et moite, et il montait de une odeur de moisi
20de mes trous où je déco
gigottaient51, à demi coupés
sortis et coupés par le
21fer de ma pelle, de longs vers que le sang ondait de nuances
22Par un escalier descellé on descendait vers une jardin presq inculte
23où bâillait dans un coin la descente d’une cave.
24Il y avait plus loin une petit cour, toute ensoleillée, plantée
25de mauvaise herbe vivaces avec un tas de tuiles et de fumier
26dans un coin sur lequel voltigeaient toujours des nuées de
J'ai fait le tour de l'Île Saint-Louis ; j'ai suivi le quai d'Orléans49, sur les trottoirs blancs de soleil ; la Seine très verte étincelle par plaques lumineuses et mobiles ; dans le poudroiement du ciel, le dôme du Panthéon ; du soleil encore aux façades des maisons, noires ou plâtrées, percées de larges ou irrégulières fenêtres, des balcons ondulant, des portes cochères aux cintres inégaux, dont la courbe écrasée de temps s'est déprimée ; sur le quai de Bourbon, de maisons pareilles tombe une ombre froide. C'est triste, vieux et charmant, ce coin de Paris.
Parmi les littérateurs de mon âge, je ne puis compter ni une amitié, ni une approbation. En somme, mépris réciproques, relations équivoques, mais qu’importe ?50
Il y avait une grande terrasse chez Mme Villedey ; nous avions la clé, et après le déjeuner on allait s’y installer. Il faisait humide sous de grands arbres qui bruissaient, verdis de mousses microscopiques, qui rongeaient aussi la pierre friable de la balustrade. Et je restais de longues heures à jouer dans la terre. C'était d’abord une couche de sable à gravier cristallin , puis une terre noire et moite, et il montait une odeur de moisi de mes trous où gigotaient51, à demi sortis et coupés par le fer de ma pelle, de longs vers que le sang ondait de nuances. Par un escalier descellé on descendait vers un jardin presque inculte où bâillait dans un coin la descente d’une cave. Il y avait plus loin une petit cour, toute ensoleillée, plantée de mauvaise herbe vivace avec un tas de tuiles et de fumier dans un coin, sur lequel voltigeaient toujours des nuées de